Les troubles des conduites sont des troubles sévères chez
l’adolescent. Caractérisés par de l’agressivité, la volonté
d’enfreindre les lois et un comportement délinquant, ces troubles
définis comme comportant un ensemble de conduites répétitives et
persistantes, dans lequel sont bafoués les droits fondamentaux
d'autrui ou les normes et règles sociales correspondant à l'âge du
sujet, touchent 3 à 5 % de la population adolescente. La plupart
des études effectuées à ce jour portent sur l’adolescent masculin
et ont montré la forte implication du système hormonal, en
particulier de la testostérone. Ici, c’est une analyse de la
population féminine qui a été effectuée par Christine Freitag
(Francfort) sur la base des données de 300 adolescents de 9 à 19
ans, inclus dans le programme European FemNAT-CD, parmi lesquels
respectivement 99 filles (comparées à 117 filles de même âge et
stade pubertaire) et 67 garçons (comparés à 75 contrôles)
présentaient un trouble des conduites. Ont été dosés le cortisol,
la vasopressine, l’ocytocine, la testostérone, le sulfate de
déhydroépiandrostérone, l’estradiol et la progestérone.
Les résultats montrent que les taux d’hormones sexuelles masculines
sont directement corrélés au risque de trouble des conduites chez
le garçon et les taux d’hormones sexuelles féminines sont
directement corrélés au risque de trouble des conduites chez la
fille. La réactivité du cortisol est diminuée en cas de troubles
des conduites dans les deux sexes. Ceci explique, selon les
auteurs, la forte prévalence de ces troubles à l’adolescence. Reste
à préciser l’influence épigénétique, notamment les facteurs de
risque psychosociaux et socio-économiques.
Dr Dominique-Jean Bouilliez