TS et Suicide : quel genre de différence?

En France, presque 1 décès sur 50 est un suicide. Survenant dans des souffrances psychiques insoutenables où les troubles mentaux ont une influence majeure, le suicide est classé au sein de la mortalité évitable. Pour lutter contre ce fléau, le ministère de la Santé a annoncé le 10 septembre 2011 un nouveau plan de prévention. Dans ce contexte, ce numéro du BEH est essentiel pour éclairer la situation française actuelle. Y sont rassemblées les dernières données épidémiologiques sur les pensées suicidaires, les tentatives de suicide (TS) et les décès par suicide. Chaque contribution est une pièce de plus au puzzle qui vise à mieux connaître cette catastrophe en miettes et quotidienne. L’Inpes (F. Beck et coll.) nous apporte des données extrêmement détaillées en population générale avec les résultats du Baromètre santé de 2010, enquête de très grande envergure puisque plus de 27 000 personnes ont été interrogées. Deux chiffres parmi tant d’autres : - 3,9% de la population a eu des pensées de suicide durant l’année écoulée, avec un maximum dans la tranche d’âge 45-54 ans pour les deux sexes ; - 7,6% des femmes et 3,2% des hommes déclarent avoir déjà fait une tentative de suicide au cours de leur vie. L’Institut de veille sanitaire propose une étude sur les TS à partir des données du Programme de médicalisation du système d’information (PMSI) des établissements de santé (C. Chan-Chee et coll.). Les auteurs ont su rendre intelligente une base considérable de données sur quatre années. Retenons que : - 65% des TS hospitalisées sont des femmes, avec une prédominance des intoxications médicamenteuses ; - et que, grâce au chaînage des données, le taux de ré‑hospitalisation pour le même motif était de 14% à un an, et de 23% à 4 ans. Une telle analyse montre le coût humain et social, avec 90 000 hospitalisations chaque année. C’est une invitation à la prévention des TS, et à des actions de suivi après TS. Le Centre d’épidémiologie sur les causes médicales de décès (Inserm‑CépiDc) apporte, une fois de plus, des informations sur la précision des données de mortalité par suicide et le risque de sous‑estimation, longtemps annoncée comme de l’ordre de 20% puis de 14%. Cette contribution, fondée sur les chiffres de 2006, indique une sous‑estimation de 11,5% pour les femmes et de 8,7% pour les hommes (A. Aouba et coll.). Un tel fait nous autorise à regarder avec plus d’acuité et de confiance le principal indicateur de réussite

Voir : http://www.invs.sante.fr/content/download/24991/137049/version/5/file/BEH_47_48_2011.pdf

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