
Londres, le samedi 21 décembre 2013 – Que le lecteur du samedi se rassure, il ne s’agira pas ici pour le JIM d’évoquer les polémiques qui fleurissent quotidiennement sur le réseau social Twitter mais bien (une fois de plus) de se pencher sur l'actualité médicale insolite.
Ainsi la Food Standards Agency (agence des normes alimentaires) britannique a décidé d’utiliser twitter pour combattre l’épidémie hivernale de gastro-entérites. Elle va utiliser cet outil de communication à la fois pour observer les pics épidémiques de norovirus et pour favoriser une meilleure prise en charge.
Twitter, le petit épidémiologiste
Le réseau social va donc se livrer à une sorte de veille épidémiologique d’un nouveau genre. Ainsi l’administration londonienne va recenser certains mots clés pour essayer d’y percevoir des pics épidémiologiques de virus de Norwalk !
Si au premier abord cette approche peut paraître un peu incongrue, elle est le fruit de l’expérience de la FSA qui avait noté l’an dernier que l’augmentation de l’occurrence de certains mots clés* sur Twitter correspondait bien à des pics de propagation du virus !
Ainsi l’augmentation sur twitter des hashtags #puke ("gerber"), #grippe, #chuck up ("vomir"), #retch ("avoir la nausée"), serait corrélée à une augmentation des cas recensés en laboratoire : « nous avons constaté que les changements dans le nombre de tweets à l'aide des mots-clés liés aux symptômes prédisent la hausse de cas confirmés en laboratoire au début du pic annuel de cas humains », explique James Baker, responsable réseaux sociaux à la FSA.
Cette année les autorités sanitaires britanniques ont donc décidé de ne pas rester en embuscade et ont carrément lancé une sorte « d’appel à témoins » et demandent aux twittos de décrire la couleur et la consistance de leurs vomissements avec force détail (en 140 caractères maximum, twitter oblige !).
Twitter au service de la santé publique
La FSA compte aussi se servir de ces ragoutantes descriptions pour conseiller aux twittos malades de se faire soigner au plus vite afin d’éviter la propagation de la maladie. L’agence craint néanmoins une vague d’exagération, un effet pervers classique de twitter.
Et les internautes semblent en effet pour l'instant avoir pris la proposition avec plus d'humour que de sérieux, en témoigne les quelques tweets pour l'instant recensés sur le fil #barf.
Mais la FSA reste convaincue que tweeter, c'est déjà un premier pas vers la guérison (!).
Twitter en vomissant (ou vomir en tweetant) serait surtout un bon moyen d’avoir la nausée et les mains sales !
*encore appelés hashtags et désignés par le symbole #
Frédéric Haroche