
Paris, le samedi 4 octobre 2014 – En 2010 ouvrait au 190 boulevard de Charonne dans le 20ème arrondissement parisien un centre dédié à la « santé sexuelle », sous l’impulsion de Sida Info Service. Objectif affiché : « proposer, dans un même espace, un service de prévention, de dépistage, de suivi et de soins, dans le non jugement et sans discrimination des personnes du fait de leur sexualité ». Rapidement, la structure s’est imposée comme un centre de « référence » pour les homosexuels, les lesbiennes et les transsexuels.
Déficit et nouveau local à trouver
A en croire la très forte augmentation du nombre de consultations réalisées par les 14 médecins, généralistes et spécialistes, qui travaillent à temps partiel au sein de celui que l’on appelle « le 190 », cette structure répondait à une véritable attente. En trois ans, le nombre de personnes suivies par l’équipe est en effet passé de 500 à 2000. Un succès qui nécessite des investissements supplémentaires et qui n’empêche pas le centre de présenter une situation financière délicate. Aujourd’hui, il affiche un déficit de 258 000 euros. Par ailleurs, le « 190 » devra bientôt prochainement trouver un autre local : la vente récente de l’immeuble où il est installé imposant ce déménagement.
Ministère aux abonnés absents
Face à ces multiples menaces de fermeture, le centre a reçu cette semaine le soutien de la Mairie de Paris et de la Région Ile de France. La première, tout en confirmant la pérennisation de sa subvention annuelle de 23 000 euros (dans un contexte de diminution globale des budgets) a promis d’épauler les responsables du « 190 » dans la recherche d’un nouveau local. La seconde a annoncé le déblocage de budgets exceptionnels pour accompagner le déménagement et pour acheter des équipements. Ces différentes promesses ont redonné du baume au cœur aux responsables du centre qui ont voté mardi la continuité de l’activité à l’unanimité au moins jusqu’au 23 avril prochain, date du prochain conseil d’administration. Néanmoins, l’avenir demeure incertain. « Il nous reste un déficit de 200 000 euros à combler » explique Franck Desbordes, président du 190 qui regrette que d’autres institutions n’aient pas répondu à leurs appels à l’aide, telles la Caisse d’assurance maladie, la Direction générale de la Santé ou encore le ministère lui-même.
Aurélie Haroche