
Nancy, le 15 avril 2022 – Certains de ses confrères et camarades de lutte syndicale ne devaient pas l’attendre dans ce rôle.
Le Dr François Braun, 59 ans, chef du service des urgences du centre hospitalier régional (CHR) de Metz est devenu un « homme du Président ».
Ce pionnier de la médecine d’urgence à la française, qui l’a exercée alors qu’elle venait d’être reconnue dans les textes (la notion de service d’accueil des urgences apparaît pour la première fois dans la loi en 1986) est dorénavant (en plus de ses activités syndicales et cliniques) l’un des trois référents santé d’Emmanuel Macron. Ces derniers jours, il semble avoir pris le pas sur ses deux collègues de campagne : Pascale Mathieu, présidente du Conseil national de l'ordre des kinésithérapeutes et Sébastien Mirek, anesthésiste-réanimateur au CHU de Dijon.
Propulsé par la Covid et la crise des urgences
Il est devenu un familier des Français pendant la pandémie sans pour autant ternir son image par des prises de positions inconsidérées ou trop extrêmes.
Ses détracteurs penseront sans doute qu’il ne voulait pas quitter la lumière, d’autres, plus bienveillant, soulignerons qu’il a toujours été un homme engagé qui entend agir sur l’organisation des soins.
Avant cela, c’était la crise des urgences de 2018 qui l’avait catapulté sur le devant de la scène, alors qu’il était à la tête du syndicat Samu urgences de France depuis 4 ans. Il avait alors eu l’initiative originale du No bed challenge qui lui avait valu l’insigne honneur d’être interviewé dans notre rubrique JIM TV ! Ce challenge consistait à inviter les chefs des services d’urgences à communiquer le nombre de patients qui n’avait pas bénéficié d’une hospitalisation en raison d’un manque de lit d’aval. Une centaine de services sur 639 avaient répondu à la sollicitation (mais dans certains établissements, les chefs de service avaient été dissuadés de participer, assurait François Braun).
De clocher en clocher jusqu’à l’avenue de Ségur ?
Récemment, sur France bleu, il expliquait vouloir rester un homme libre : « J'ai trouvé le projet intéressant. Il y a déjà des choses qui ont été faites, donc c'est un peu dans la continuité. Même si je ne suis pas forcément d'accord avec tout ce qui a été fait (…) Mon engagement n'est pas une validation de ce qui s'est passé. Si cela ne va pas dans le bon sens, je partirai » prévenait-il ainsi.
Cette semaine, son rôle s’est accru, c’est ainsi dans sa région que le Président a décidé d’un déplacement remarqué sur le thème de la santé. L’occasion pour le docteur François Braun d’être le monsieur loyal du candidat auprès des praticiens de la région.
Il semble également avoir été chargé d’une mission : faire émerger l’idée que le président-candidat envisage de mettre en place le tiers payant généralisé.
Où s’arrêtera cette campagne ? Peut-être avenue de Ségur…
F.H.