L’existence d’une dépression chez l’asthmatique retentit non seulement sur la qualité de vie du patient mais aussi sur le contrôle de l’asthme.
C’est ce que suggère une étude menée en Bulgarie ayant inclus 114 patients asthmatiques et 208 personnes contrôles non asthmatiques en bonne santé appariées pour l’âge, le sexe, l’index de masse corporelle, le niveau d’éducation et le tabagisme.
Une spirométrie a été réalisés chez les asthmatiques et ceux-ci ont répondu à 2 types de questionnaires : ACQ (questionnaire de Contrôle de l’Asthme) et CES-D20;2 (Echelle du centre pour les Etudes Epidémiologiques sur la Dépression) .
Les sujets témoins ont seulement répondu au questionnaire CES-D20;2.
Plus le score obtenu (côté de 0 à 60) est élevé, plus la tendance dépressive est avérée : pas de dépression si le score est inférieur à 15, dépression légère à modérée entre 15 et 21 et dépression majeure au-delà de 21.
La différence entre les scores moyens du CES-D entre personnes asthmatiques et non asthmatiques n’était pas significative (p = 0,073).
Dans le groupe témoin, 51,9 % des personnes avaient un score inférieur à 15 et 30,7 % dans le groupe des asthmatiques.
Parmi les asthmatiques, 10,5 % avaient une dépression majeure et 58,8 % une dépression légère à modérée.
Le score total CES-D s’est avéré avoir une bonne corrélation avec le statut tabagique (r = -0,574 ; p < 0,001).
Aucune relation n’a été mise en évidence entre le score total CES-D et le score moyen ACQ, le VEMS, le niveau d’éducation et le sexe.
Une différence statistiquement significative est apparue entre le score ACQ moyen des asthmatiques ayant une dépression majeure et celui des autres asthmatiques.
Dans ce travail, les personnes en bonne santé physique avaient soit une dépression majeure, soit pas de dépression du tout alors que les patients asthmatiques avaient de façon prédominante une dépression légère à modérée.
Les asthmatiques ayant une dépression majeure avaient un moins bon contrôle de l’asthme que les autres.
Dr Geneviève Démonet