Un pacemaker, ça trompe énormément !

Middletown, Ohio, le samedi 18 février 2017 - En septembre dernier, Ross Compton, un citoyen de la ville de Middletown dans l’Ohio alerte  les pompiers suite à l’incendie de sa maison. Il prétend avoir fui le brasier en toute hâte en emportant certains de ses effets personnels…

Troublé par le récit de cet homme, qui, bien que souffrant d’une grave insuffisance cardiaque, raconte l’histoire d’une sortie plutôt sportive de son habitation,  les policiers demandent un mandat de perquisition de son pacemaker afin de recueillir les données y étant colligées.

Il est alors apparu qu’au moment des faits, son rythme cardiaque ne correspondait ni à un stress intense ni à un effort physique important.

De plus le cardiologue mandaté pour l’expertise a jugé qu’il était « hautement improbable que monsieur Compton ait été en mesure de collecter, emballer et retirer de nombreux éléments de la maison, quitter la fenêtre de sa chambre à coucher et transporter de nombreux objets volumineux et lourds (…) pendant cette courte période de temps en raison de son état de santé ».

Poursuivant leurs investigations, les enquêteurs ont décelé des traces d'essences sur la chemise, le pantalon et les chaussures qu'il portait ce soir-là, corroborant ainsi la piste d’une fraude à l’assurance…

Faut-il désormais faire un choix entre la santé et la vie privée ?

Si cette affaire peut prêter à sourire, elle éveille les craintes de certaines associations américaines. Ainsi, un représentant de l’une d’entre elles déclarait : « les Américains ne devraient pas avoir à faire un choix entre la santé et la vie privée. Obliger les citoyens à fournir leurs données de santé érode leurs droits » et ces propos traduisent les inquiétudes grandissantes concernant l’utilisation « détournée » des données de santé…

Frédéric Haroche

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Vos réactions (1)

  • Le pacemaker renseigne la justice

    Le 18 février 2017

    Le juge réunit simplement tous les éléments de preuve disponibles, c'est son mandat pour arriver à comprendre au mieux la situation. Il a le droit de saisir un dossier médical, heureusement!
    Je connais une autre histoire édifiante: un homme avait tué sa femme à coups de marteau, et prétendait que c'était sous l'influence d'une émotion violente, donc un crime passionnel comme on dit (sauf qu'il n'y a jamais de "passion" !). Le juge a enquêté sur les tickets de caisse des grands magasins, au moyen du numéro de la carte d'achat du monsieur ... qui avait acheté son marteau la veille. Moral, non !

    Privilégions la vérité, c'est aussi cela être médecin !

    Dr Virgile Woringer

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