Un traitement de choc pour la dysfonction érectile ?

Selon les études, de 1 à 9 % des hommes de moins de 40 ans seraient concernés par la dysfonction érectile, 10 à 15 % entre 40 et 50 ans, 20 à 40 % entre 60 et 70 ans et 50 à 100 % après 70 ans. Des traitements existent (médicaments, prothèses), mais ils sont purement symptomatiques. D’où l’intérêt potentiel de la « thérapie par ondes de choc extracorporelles à faible intensité » (TOCEFI) qui vise une véritable régénération tissulaire. Il s’agit de la première approche de « médecine régénérative » par thérapie physique dans le domaine de la sexualité. Cette technique a déjà démontré son efficacité en cardiologie (séquelles d’infarctus), en dermatologie (lésions cutanées chroniques) ou en orthopédie (tendinopathies). En urologie, il s’agit de savoir si la TOCEFI peut créer de nouveaux vaisseaux au sein des corps érectiles du pénis et permettre d’activer la réparation des cellules endothéliales et musculaires des corps caverneux afin d’améliorer la capacité érectile de façon prolongée. Il est probable que les microtraumatismes induits par les ondes de choc sont à l’origine d’une série de processus qui conduisent à une régénération cellulaire. La restructuration des tissus pourrait être déclenchée par la libération de substance(s) chimique(s) (monoxyde d’azote) et de facteur(s) de croissance (VEGF).

Une étude multicentrique randomisée contre placebo a été initiée en France par le Pr S. Droupy (Nîmes) afin d’évaluer cette technique. Au total, 154 patients ont été traités pendant plusieurs semaines à raison d’une à deux séances hebdomadaires. L’essai a été réalisé dans le cadre d’un PHRC (protocole hospitalier de recherche clinique) afin de valider l’efficacité et le dosage idéal, mais également en vue d’identifier les patients qui bénéficieront le plus de cette technique. D’après l’expérience rapportée par les patients, le bénéfice est perceptible en moyenne à partir de la troisième séance. Et, pour le moment, aucun effet indésirable gênant n’a été identifié.

Les résultats sont attendus avec impatience.

Dr Isabelle Birden

Références
Dossier de presse. D’après un entretien avec le Dr Ludovic Ferretti (Bordeaux).
112e Congrès français d’urologie (Paris) : 21 – 24 novembre 2018.

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