Depuis quelques années, une « épidémie » d’allergie à la viande rouge a été décrite aux Etats-Unis. Une sensibilisation au galactose- α-1,3-Galactose (α-Gal) est responsable de cette pathologie. Il s’agit d’un oligosaccharide qui s’exprime sur de nombreuses protéines de mammifères à l’exception des primates. Cette allergie est le plus souvent retardée (parfois plusieurs heures après la consommation de l’aliment). Une association a été mise en évidence entre des piqûres de tiques, une sensibilisation au cetuximab, et à la gélatine.
Les patients concernés tolèrent la viande de volaille et le poisson.
Des allergies à l’α-Gal commencent à être signalées en Europe, souvent avec les rognons de porc ou de boeuf. Ces abats sont probablement très riches en α-Gal.
Le cas, survenu en Allemagne, d’un homme de 63 ans ayant une urticaire « intermittente » chronique depuis 2 ans illustre parfaitement cette allergie particulière.
Les épisodes survenaient le plus souvent dans la nuit et 3 d’entre eux avaient été plus sérieux avec non seulement une urticaire généralisée mais un angio-œdème, un malaise et des nausées. Le patient avait mangé une spécialité locale composée d’abats et de pommes de terre avec pain et bière. Les solutions commerciales pour prick-test ont une faible sensibilité contrairement aux tests réalisés avec des extraits natifs en prick-to-prick. Le dosage des IgE spécifiques de l’α-Gal était à 14,6 kU/l chez ce patient.
Des tests de provocation ont été réalisés avec les aliments consommés : le test avec les rognons de porc était positif (urticaire généralisée et malaise).
L’association de co-facteurs à la consommation de viande rouge peut être nécessaire à l’apparition des symptômes : prise d’aspirine ou d’AINS, d’alcool ou pratique d’un effort.
L’addition de plusieurs facteurs est parfois indispensable pour que l’allergie se manifeste : certains patients ne réagiront qu’après avoir mangé de la viande alors qu’ils avaient pris de l’aspirine, fait de l’exercice et accompagné leur repas d’alcool… L’association de ces mêmes facteurs peut aussi être responsable d’une sévérité accrue de la réaction allergique présentée et d’une diminution de la dose réactogène.
Dr Geneviève Démonet