Affection chronique multifactorielle apparaissant dans la prime enfance, la dermatite atopique tend à s’amender dans 80 % des cas au cours des dix premières années de vie. Est-ce pour autant que ces patients en ont fini avec les « affections cutanées » ? Ce n’est malheureusement pas le cas comme l’illustrent les résultats d’une enquête menée dans plusieurs pays européens.
Parmi quelque 4 500 personnes de plus de 15 ans interrogées par téléphone, 12,5 % ont déclaré avoir souffert d’une dermatite atopique dans l’enfance (de 6,5 % au Portugal à 14,4 % en France et 14,8 % en Belgique), un taux qui rejoint la prévalence rapportée actuellement pour la DA (10 à 25 %). L’augmentation récente de cette prévalence explique en partie le fait que les sujets rapportant des antécédents de DA étaient souvent plus jeunes (37,6 % entre 15 et 34 ans, tranche d’âge qui représentait 31 % de la population entière).
Ayant fort logiquement plus fréquemment consulté des dermatologues, les participants rapportant des antécédents de dermatite atopique dans l’enfance déclaraient plus souvent que les autres avoir la peau sèche (51 % vs 38 %) et/ou sensible (57 % vs 31,8 %), souffrir encore de dermatite atopique (2,3 %), présenter des eczéma de contact (8 %, 3 fois plus que dans la population générale), avoir actuellement une acné, une dermatite séborrhéique ou encore un psoriasis (27 % au total pour ces trois dermatoses vs 12,3 %).
Voici ainsi confirmées à nouveau à la fois l’augmentation de la prévalence de la DA dans les pays Européens (elle était de 5 % dans les années soixante) et la plus grande fréquence d’apparition d’autres dermatoses telles que l’acné et le psoriasis chez les patients ayant souffert de DA dans l’enfance.
Dr Marie-Line Barbet
