Rosenthal et coll. décrivent 13 observations de patients séropositifs pour le VIH, présentant une folliculite prurigineuse chronique proche de la maladie d'Ofuji, mais avec des caractéristiques cliniques et biologiques distinctes. La lésion élémentaire est une papule érythémateuse urticarienne et folliculaire discrète de 3-5 mm de diamètre, souvent excoriée et croûteuse rarement surmontée d'une petite pustule. Les lésions sont multiples (20-100) revêtant deux types de distribution topographique : soit elles prédominent sur le tronc avec quelques lésions au visage, soit au contraire elles prédominent au niveau du front et de la barbe avec une atteinte limitée du tronc. Le prurit est constant, souvent sévère. Sur le plan biologique, on note une hyperéosinophilie, une élévation des IgE sériques, une diminution quasi constante des CD4 (<250-300/mm3).
L'histologie est proche de celle de la maladie d'Ofuji avec un infiltrat périvasculaire périfolliculaire contenant un nombre variable d'éosinophiles, une spongiose soit de l'infundibulum folliculaire soit de la glande sébacée accompagnée d'un infiltrat cellulaire mixte. Il n'y a ni bactéries, ni éléments fongiques. Le traitement repose essentiellement sur l'astémizole (10-20 mg/jour) et le propionate de clobétasol. Les UVB sont également efficaces en deuxième intention.
Cette "folliculite à éosinophiles" du sujet séropositif diffère de la maladie d'Ofuji par son'aspect clinique (absence de plaque avec bordure papulopustuleuse et guérison centrale ou de coalescence des lésions) la constance du prurit, l'absence d'hyperleucocytose.
Son étiologie est inconnue mais elle semble n'apparaître que lorsque le taux de CD4 est inférieur à 250-300/mm3.
R. T.
Rosenthal D. et coll. : "Human immunodeficiency virus - associated eosinophilic folliculitis. Arch. Dermatol., 1991 ; 1127 : 206-209.
THIL ROBERT