Un million de Français souffrent de dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA). C’est la première cause de handicap visuel après 50 ans dans les pays industrialisés. Vingt-cinq pour cent des personnes de plus de 75 ans sont concernées et 60 % des plus de 90 ans ! On distingue les formes précoces (2/3 des patients) dans lesquelles de petits dépôts rétiniens le plus souvent asymptomatiques sont observés. Ce type de dégénérescence peut évoluer ou non vers une forme active : forme sèche ou atrophique (15 à 20 % des cas) ou forme humide, dite néo vasculaire ou exsudative (15 à 20 % des cas).
La forme humide de DMLA a connu des progrès importants avec les anti-VEGF. En revanche, pour les formes sèches, il n’y a aucune thérapeutique médicamenteuse, d’où une attente très forte dans ce domaine. Or, un traitement de certaines formes sèches de DMLA a donné des résultats intéressants en phase II sur une centaine de malades et une étude en phase III versus placebo va être lancée d’ici la fin de l’année 2014 en Europe. Il s’agit du lampalizumab, anticorps monoclonal humanisé, qui agit sur la cascade du complément. Cette molécule permettrait de freiner l’évolution de certaines formes de DMLA atrophique.
Comme le précise le Pr Jean-François Korbelnik (Bordeaux) : « ce traitement est très prometteur et c’est la première que nous disposons d’un médicament donnant des résultats positifs en phase II, et qui va ainsi entrer en phase III dans cette indication ». Le Pr Jean-François Korbelnik reste toutefois prudent. Il insiste sur le fait que, si l’étude de phase III (qui devrait débuter fin 2015 et durer 18 mois), confirme ces bons résultats, il faudra attendre encore plusieurs années avant que ce médicament soit mis sur le marché. Pas avant 2018 dans le meilleur des cas…
Dr Isabelle Birden