La sensibilisation des parents et des professionnels à la vaccination des jeunes enfants pour la prévention de certaines maladies infectieuses est essentielle. Il en est de même pour la vaccination des enfants plus grands, les rappels vaccinaux de l'adulte, les recommandations pour les jeunes parents et les vaccinations des professionnels. Le rôle de la sage-femme, déjà engagée dans cette démarche de prévention vaccinale (lutte contre la rubéole congénitale, transmission maternofoetale du virus de l'hépatite B) est élargi par de nouveaux textes législatifs. La sage-femme peut désormais prescrire et pratiquer, chez la mère, la vaccination contre la rubéole, le tétanos, la poliomyélite, la diphtérie, l'hépatite B, la grippe et la coqueluche, et chez les nouveau-nés, les vaccinations contre l'hépatite B et la tuberculose. La récente suspension de l'obligation vaccinale par le BCG au profit d'une vaccination ciblée des enfants « à risque » va conduire à la mise en place d'un renforcement des mesures visant à vacciner les enfants à risque avant le retour à domicile. L'enfant pourra ainsi recevoir ces premiers vaccins très tôt (Hépatite B et BCG dans les situations à risque) et le plus souvent dès l'âge de 2 mois pour les vaccinations Diphtérie (D), Tétanos (T), Poliomyélite (P), Coqueluche (C), et contre les méningites à Haemophilus influenzae de type b et à Streptococcus pneumoniae.
La vaccination contre l’hépatite B du nourrisson est à encourager et pourra être associée à la vaccination DTPCHib selon les recommandations du calendrier vaccinal.
Une coordination de tous les acteurs de la médecine périnatale (Ville/PMI/Hôpital) est nécessaire, sans oublier le rôle clé de la médecine du travail au sein des établissements. Le cocooning désigne une stratégie de prévention indirecte des nourrissons : vacciner les adultes autour de l'enfant pour protéger les jeunes nourrissons. Cette stratégie est efficace. Mais son implémentation est encore insuffisante pour prévenir les cas de coqueluche grave de l'enfant (dont les principaux transmetteurs sont les adultes et les grands enfants), et les cas de grippe chez les enfants à risque (pathologie cardiovasculaire, mucoviscidose par exemple), trop jeunes pour bénéficier de la vaccination existante.
Avant le retour à domicile, il faut réfléchir avec les parents
sur les modalités de garde à l'approche des épidémies saisonnières
de bronchiolite et de gastro-entérite qui représentent la cause
principale de la ré-hospitalisation des jeunes nourrissons. La
vaccination est désormais disponible pour la prévention des
infections à rotavirus. Cette vaccination administrée par voie
orale doit être discutée très tôt au cas par cas avec les familles,
ce qui ne dispense pas de l'information sur la prise en charge des
gastro-entérites aiguës par les parents pour éviter la survenue
d'une déshydratation sévère.
Le tableau 1 résume le guide pour « la vaccination autour de la
naissance » diffusé sous forme d’une plaquette rédigé par un groupe
d’experts (dont les intervenants à ce symposium).
Tableau 1 |
|||||||||||||||||||||||||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Vaccinations en maternité : mère-enfant
Vaccinations du nourrisson à initier dès 2 mois
Vaccinations de l’entourage familial
|
Dr Jean-Louis Stephan