
Paris, le mardi 25 juin 2019 – Alors que la canicule s’abat
sur la France, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM)
rappelle que certains médicaments sont susceptibles d’aggraver
déshydratation et coup de chaleur et qu’en outre, l’exposition à
des températures élevées peut aussi avoir une incidence sur la
conservation de certaines spécialités.
Les leçons de 2003
Si comme le rappelle l’ANSM « la littérature contient peu
d’études spécifiques sur l’interaction entre les conditions
climatiques et les traitements médicamenteux », des études
épidémiologiques, basées sur les données de l’Assurance maladie,
conduites à la suite de l’épisode caniculaire survenu en France en
août 2003, montrent que des traitements médicamenteux peuvent
favoriser la survenue d’un coup de chaleur.
Une étude cas témoin rétrospective dans la population des
70-100 ans décédés pendant la vague de chaleur de 2003 a ainsi
montré que la prise d’un psychotrope, en particulier antidépresseur
ou neuroleptique, est associée à une augmentation du risque de
décès chez le sujet âgé pendant une vague de chaleur. Des résultats
qui ont depuis été confirmés par d’autres enquêtes
épidémiologiques.
Beaucoup de classes thérapeutiques concernées
L’ANSM souligne en outre que les médicaments les plus
susceptibles d’augmenter le risque de déshydratation et/ou de coup
de chaleur sont les diurétiques, les inhibiteurs de l’enzyme de
conversion de l’angiotensine, les antidépresseurs
sérotoninergiques, les inhibiteurs de la pompe à proton, la
digoxine, les benzodiazépines, les neuroleptiques, les
hypoglycémiants oraux, les sartans, les antagonistes calciques et
les β-bloquants.
Au-delà de ces médicaments pour lesquels il existe un niveau
de preuve élevé de leur nocivité potentielle en cas de hausse des
températures, l’ANSM rappelle que « d’un point de vue théorique,
sur la base de leurs propriétés pharmacodynamiques et de leur
profil pharmacocinétique, un certain nombre de médicaments doivent
être pris en considération dans l’analyse des facteurs de risque
chez les sujets susceptibles d'une moindre adaptation à la
chaleur ». Aussi, une liste complète de ces spécialités a été
constituée par l’ANSM.

F.H.