Dans la première étude conduite par Joseph Monsonego et coll. (1), 212 gynécologues ont rempli des questionnaires détaillés sur les patients les ayant consultés pendant une période de deux mois pour des verrues génitales.
Les malades (n=279) étaient majoritairement des femmes (94,3 %) et dans 75,3 % des cas, il s'agissait de verrues génitales nouvellement diagnostiquées. 20,2 % des cas correspondaient à des récidives (n=53) et 4,6 % à des lésions résistantes au traitement (n=12). Plus de deux femmes sur trois (70,7 %) ont bénéficié d'un frottis cervico-vaginal et plus de 9 femmes sur dix ont reçu au moins deux traitements (93,5 %). En extrapolant les chiffres de cette enquête à l'ensemble de la population, on peut estimer qu'environ 128 464 patients (hommes et femmes) sont suivis en 2005 en France par un médecin généraliste, un dermatologue ou un gynécologue pour une telle affection, dont 85 090 pour une infection nouvellement diagnostiquée. Les coûts annuels globaux pour la société seraient d'environ 54 millions d'euros selon cette extrapolation.
Flahault et coll. (2) ont réalisé une étude transversale chez des spécialistes concernés par les verrues génitales et sélectionnés de façon randomisée : 102 dermatologues (n=102/3 422), 198 gynécologues (198/6 738), 50 proctologues (n=50/328) et 112 médecins consultant dans des centres spécialisés en maladie sexuellement transmissibles (MST). 308 patients ayant consulté pour des verrues génitales ont accepté de participer à l'étude.
Les auteurs estiment en s'appuyant sur les résultats de ce travail qu'il existe en France de 390 000 à 425 000 consultations annuelles pour verrues génitales dont 147 000 à 160 000 pour des infections inaugurales (38 %). Les gynécologues (53 %) sont les médecins les plus consultés pour ce type de problème, suivis des dermatologues (36 %) et des proctologues (6 %). Les patients (52 % d'hommes) étaient âgés en moyenne de 33,5 ans. 48 % d'entre eux avaient moins de 30 ans. Les traitements utilisés dépendaient de la spécialité des médecins. Les dermatologues faisaient majoritairement appel à la cryothérapie (72 %) ainsi que les praticiens consultant dans des centres de MST (79 %). Les gynécologues avaient plutôt recours au laser (51,9 %) et les proctologues à la galvanocautérisation (65,8 %).
Il en ressort que les verrues génitales touchent autant les hommes que les femmes, et surtout les sujets de moins de 30 ans, ayant de nombreux partenaires. La prise en charge de ces lésions génitales est réalisée par plusieurs types de spécialistes, cependant, les gynécologues sont les plus souvent consultés. Les verrues génitales seraient à l'origine de 390 000 à 425 000 consultations annuelles et d'un coût total pour la société estimé à 54 millions d'euros.
Dr Peter Stratford