
Lilongwe, le samedi 9 avril 2016 – Les efforts réalisés par le Malawi dans la lutte contre le Sida font figure d’exemple pour l’ensemble du continent africain. A travers le programme Option B+, il a notamment contribué à une large augmentation du nombre de femmes enceintes séropositives placées sous traitement. Cependant, dans ce pays pauvre, où les routes sont souvent difficilement praticables, des obstacles importants demeurent.
Dans la prise en charge des nourrissons nés de mères séropositives, la rapidité d’action est essentielle. Il est notamment important de pouvoir tester les enfants traités idéalement avant qu’ils atteignent l’âge de deux mois, rappelle Judith Sherman du programme de lutte de l’Unicef, afin de déterminer leur statut sérologique et déterminer si la poursuite de la trithérapie est nécessaire. Si les tests sont effectivement réalisés, leur acheminement vers un des huit laboratoires d’analyse du pays prend en moyenne onze jours. Puis, il faut attendre près de dix semaines pour que le dispensaire du village reçoive les résultats. Or, « plus le délai est long entre le test et l’obtention du résultat, plus le taux d’interruption du suivi des enfants vivant avec le VIH est élevé » remarque l’ONUSIDA.
Gin économique
Aussi, pour raccourcir les temps de transmission, l’Unicef a imaginé un système reposant sur l’utilisation de drones. Des expérimentations concluantes viennent d’être réalisées : un drone a pu transporter avec succès des tests de dépistage du Sida en quelques minutes dans la capitale, Lilongwe, depuis un dispensaire situé à dix kilomètres mais difficilement accessible par la route. Dans quelques jours, le programme devrait officiellement débuter. Les espoirs fondés en lui son nombreux et sont également économiques. « Le transport de ces tests par véhicule ou par motocyclette coûte environ un million ou un million et demi de dollars par an » indique en effet Mahimbo Mdoe représentant de l’Unicef au Malawi. Or, l’utilisation de piles rechargeables, fonctionnant à l’énergie solaire, pourrait permettre de réduire significativement les coûts des drones. Si ce programme est le premier du genre dans le domaine de la lutte contre le VIH, ce n’est pas la première fois que l’utilisation de drones à des fins médicales en Afrique est envisagée. Le Rwanda voit également se développer un partenariat entre le gouvernement et une petite startup visant à la livraison de médicaments et de poche de sang grâce à des drones.
Aurélie Haroche