Voyage en terre inconnue

Paris, le samedi 27 avril 2013 – Est-ce pour susciter des vocations ? Eclairer les questionnements de ceux qui seraient tentés par l’aventure mais qui sont rebutés par l’absence de détails concrets sur leur expédition ? Ou tout simplement pour rendre compte de façon  plus vivante (et plus moderne) aux donateurs des actions entreprises ? Quoi qu’il en soit, Médecins sans frontières (MSF) a décidé de se lancer dans l’aventure du blog. L’aventurier est ici un chirurgien exerçant habituellement près de Seattle. David Lauter a déjà collaboré avec MSF et a été envoyé en République centrafricaine. Au cours de sa seconde mission, à Rutshuru, en République démocratique du Congo, David Lauter a accepté de tenir un blog pour évoquer la vie quotidienne et plus encore les sentiments d’un médecin des pays riches envoyé à l’autre bout du monde dans une zone de tension, où l’offre de soins n’a rien de comparable avec celle proposée en occident.

Préparation culturelle

Dans les trois billets déjà postés, David Lauter a tout d’abord raconté ses préparatifs.

On peut y lire quelques détails personnels qui font sourire, comme sa volonté de relire avant le départ "Au cœur des ténèbres " de Joseph Conrad ou des extraits de "Fantôme du roi Léopold " et "Sur les traces de M. Kurtz " « pour essayer de me familiariser avec les différents acteurs politiques et militaires actuels de la RDC ». De la même manière, David Lauter évoque un vieux film des années 60 dont l’action « se déroule dans l’ancien Congo belge ».

Changement de décor dans le second billet : David Lauter décrit  l’organisation bien huilée du planning des gardes des trois chirurgiens présents à Rutshuru ou encore la gestion du flux des patients. Il raconte également comment plusieurs médecins généralistes ont été formés à certaines techniques opératoires afin de soulager le lourd fardeau des chirurgiens.

Que vaut le nouveau docteur ?

La description de son arrivée laisse deviner un système efficace, loin du chaos que l’on pourrait supposer. Les missionnaires de MSF ne sont d’ailleurs pas accueillis comme des messies, mais sont gentiment testés. « Dr G. devait effectuer une césarienne sur une femme ayant déjà eu deux césariennes. Il m’a invité à opérer avec lui bien qu’il fasse partie des médecins congolais pouvant opérer seul. Je suppose qu’il était curieux de voir ma technique ou juste savoir si j’étais à la hauteur (ou les deux) ! » raconte ainsi avec humour David Lauter.

Les accidents domestiques : un sujet brûlant universel ?

Parmi les patients qui retiennent son attention, le praticien de Seattle s’intéresse dans son troisième billet au cas de deux fillettes souffrant de brûlures, l’une touchée sur 20 % de son corps et la seconde sur 40 %. L’admission de ces deux enfants donne lieu à une discussion entre le praticien et une infirmière congolaise, cette dernière suggérant que les cas de brûlures sont probablement plus nombreux en RDC qu’aux Etats-Unis « parce que tout le monde fait bouillir l’eau ou cuisine au ras du sol ». Mais David Lauter ne veut pas y croire, observant que partout dans le monde « les enfants (…) ont tendance à être attirés » et « aiment se courir après (de préférence à l’endroit où l’on cuisine) ». La vraie différence, estime-t-il, résiderait plus certainement dans la prise en charge : les changements de pansements sont moins fréquents et plus souvent réalisés au bloc et les types de pansement utilisés ne sont pas les mêmes. Autant de réflexions (brûlantes) qui éclairent d’un jour très différent la vie d’un médecin occidental en mission humanitaire. Pour en savoir plus et partir (virtuellement) à l’aventure rendez-vous sur : http://blogs.msf.org/davidlfr/.

Aurélie Haroche

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