
En sport, les blessures à la tête ou au cou, dont les
commotions cérébrales, représentent un problème croissant de santé
publique. Leurs conséquences s’avèrent parfois dramatiques pour le
sportif, mais aussi pour sa famille.
Particulièrement exposés sont les sports de contact, comme le
rugby ou la boxe, les sports avec projectile, comme le football, et
ceux qui requièrent un accessoire, comme une crosse. Sans compter
les pratiquants d’autres disciplines qui ne portent pas les
équipements de sécurité recommandés, notamment le
casque.
La blessure la plus fréquente et, potentiellement la plus
grave, est la commotion cérébrale (CC). Au sens clinique, selon la
conférence de consensus de Berlin (2017), il s’agit des symptômes
immédiats et transitoires d’une lésion cérébrale traumatique. Son
incidence est en augmentation : il y en aurait plus de 100 000 en
France chaque année. Sont à risque les plus jeunes, ceux qui ont un
antécédent de CC, ceux qui pratiquent en compétition.
Intérêt potentiel d’exercices de renforcement musculaire du cou
Une équipe multicentrique (Australie, Canada, Royaume-Uni) a
effectué une revue de la littérature pour tester cette hypothèse,
et déterminer si des exercices dédiés pouvaient diminuer le risque
de blessure. Après interrogations des bases de données habituelles,
seuls 6 articles ont été inclus, sur 593 trouvés au
départ.
Deux études observationnelles, incluant 6 792 sportifs d’âge
scolaire ou universitaire, suggèrent que le risque de CC diminue de
5 % pour chaque augmentation d’une livre de la force isométrique du
cou.
Les quatre autres études portent sur un total de 3 953
sportifs, principalement des hommes. Elles soulignent l’efficacité,
pour réduire l’incidence de la CC, d’inclure dans les programmes de
prévention des exercices de renforcement musculaire du cou. Le
risque relatif variant alors entre 0,15 et 0,80.
Dr Patrick Laure