
Londres, le jeudi 6 avril 2023 – Les Britanniques seraient particulièrement frappés par des problèmes de santé mentale et l'épuisement professionnel, selon une étude réalisée par l’assureur Axa et le Center for Economics and Business Research (CEBR).
En partenariat avec l’institut de sondage Ipsos, l’assureur français Axa et le centre de réflexion économique, CEBR, ont mené une étude sur le mal-être et la santé mentale en Grande-Bretagne.
Un cinquième des adultes britanniques en situation de mal-être
21 % des Britanniques adultes souffriraient de « détresse émotionnelle » : c’est plus élevé qu’aux États-Unis (17 %), qu’en Belgique (11 %), qu’en France (10 %) ou même qu’en Chine (10 %).
Les causes de ce mal-être, outre-Manche, seraient notamment liées à l’inflation et à l’augmentation globale du coût de la vie. L’inflation a ainsi atteint 10,4 % sur un an en février 2023 et les prix des denrées alimentaires ont crû d’environ 18 %. À cela s’ajoutent les augmentations des prix de l’énergie et de l’essence, en forte hausse — comme partout en Europe.
Ce mal-être se fait aussi ressentir au travail, avec une explosion des cas d’épuisement professionnel (ou « burnout » de l’autre côté du Channel). « Près de la moitié des Britanniques ne peuvent pas être considérés comme connaissant une bonne santé psychique et risquent l’épuisement professionnel, ce qui a un impact significatif sur l’économie et les entreprises du Royaume-Uni », ajoutent les auteurs de l’étude dans un communiqué.
Les auteurs de l’enquête ont en effet calculé que le stress lié au travail et les burnouts coûteraient jusqu’à 28 milliards de livres sterling, chaque année, à l’économie britannique. Les préoccupations des salariés coûteraient, à elles seules, 6,2 milliards de livres aux entreprises, uniquement à cause des congés maladie et du manque de productivité.
Le stress, l’épuisement professionnel et le mal-être auraient également causé la perte de 23,3 millions de journées de travail. En revanche, l’étude note une « baisse de la stigmatisation associée aux problèmes de santé mentale » et une hausse des personnes se déclarant « en excellente santé mentale ». Ces derniers représentent 23 % des personnes interrogées.
Des grèves massives pour protester contre la vie chère
Ce mal-être dans leur vie personnelle et professionnelle et l’augmentation du coût de la vie ont entraîné des grèves massives en Grande-Bretagne. En février dernier, de très nombreux fonctionnaires — dont des infirmiers, des cheminots et des enseignants — ont participé à une des grèves les plus importantes de l’histoire du royaume.
L’étude révèle d’ailleurs que les agents publics seraient les plus susceptibles de souffrir de burn-out ou de stress lié au travail. Les travailleurs du secteur de la santé et des services sociaux sont aussi les plus enclins à s’inquiéter pour leur emploi en général. Les pénuries chroniques de personnel au sein du système de soins britannique, le NHS, ont effectivement entraîné des pressions fortes sur les agents publics du secteur de la santé ces dernières années.
Raphaël Lichten