
Dans un article du JAMA, Julie Story Byerley, professeur de
pédiatrie en Caroline du nord, très impliquée dans les programmes
d’éducation des femmes, lance un cri d’alarme à l’intention des
chirurgiens de sexe masculin.
L’une des conséquences collatérales du mouvement « me too » a été d’engendrer une forte réticence chez les hommes à employer, ou enseigner des femmes, dans la crainte d’être accusé de harcèlement pour un geste, une plaisanterie ou un sourire mal interprétés. Cet effet boomerang du mouvement féministe a fait d’elles les victimes de leur sentiment de colère et a nui à leur carrière. La chirurgie n’a pas été épargnée par cette réaction, et l’on a constaté une baisse de la nomination de femmes à des postes stratégiques depuis l’apparition de ce mouvement. Or, ceci peut être considéré comme un échec éthique.
Le respect mutuel n’est pas un défi à relever mais une attitude normale…
Pour parvenir à des normes sociales équitables, chaque
chirurgien a un rôle pour favoriser l’équité entre les sexes, que
leurs collègues femmes, en raison de leur faible nombre dans les
échelons supérieurs, ne peuvent espérer obtenir seules. Pour
promouvoir à a fois le parrainage, l’entraînement et le soutien
psychosocial des chirurgiennes, les auteurs (chirurgiens plastiques
à New York) proposent aux chirurgiens hommes les conseils suivants
:
- réaliser que le respect (mutuel) porté à une collaboratrice n’est pas un défi à relever mais une attitude normale, liée au mérite de l’une et non à la bénévolence de l’autre.
- ne pas penser qu’une femme est incapable de différencier des bonnes et des mauvaises intentions, ce qui signifierait une grave lacune dans la perception de celle-ci.
- désapprendre les comportements qui font des instances
chirurgicales supérieures un club masculin et se convaincre au
contraire que la mixité des équipes améliore leurs résultats.
Dr Jean-Fred Warlin