Paris, le jeudi 15 décembre 2016 – L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES), saisie par la direction générale de la santé (DGS) pour une « synthèse des caractéristiques et des connaissances sur les expositions liées aux compteurs intelligents [surnommé Linky] et les effets sanitaires associés », a rendu aujourd’hui son avis. Cette saisine faisait suite aux craintes d’une partie de la population quant aux risques sanitaires liés à une exposition aux champs électromagnétiques émis par ces appareils.
Rappelons que dans une décision datant de 2012, le Conseil d’Etat avait déjà conclu qu’aucun élément du dossier de recours déposé par 4 associations « anti-ondes » ne permettait en « l’état des connaissances scientifiques » de supposer l’existence de risques « de nature à faire obstacle au déploiement du dispositif » et qu’en septembre dernier l’Agence nationale des radiofréquences estimait que le champ électromagnétique émis par Linky était 150 à 350 fois inférieur à la limite réglementaire.
Une confirmation de la faible probabilité d’effets sanitaires
Dans son avis rendu public ce jour l’ANSES conclut que « les données disponibles à ce jour amènent l’Agence à conclure à une faible probabilité que l’exposition aux champs électromagnétiques émis par les compteurs communicants radioélectriques (gaz et eau) et les autres (électricité), dans la configuration de déploiement actuelle, engendre des effets sanitaires à court ou long terme (…) les niveaux d’exposition au champ électromagnétique produit par le compteur lui-même, mais aussi par la communication CPL qui parcourt les câbles électriques [étant] très inférieurs aux valeurs limites d’exposition réglementaires ». L’institution recommande d’autre part que « les opérateurs impliqués dans le déploiement de ces nouvelles technologies [fournissent] une information claire et facilement compréhensible aux usagers quant à leurs modalités de fonctionnement ». Les travaux de l’agence se poursuivent actuellement avec une campagne de mesures qui permettront de préciser l’exposition due au compteur Linky en situation réelle et une comparaison avec leurs ancêtres électromécaniques.
Un appel du pied aux électro-sensibles ?
L’agence a également un mot en direction des « électrosensibles » puisqu’elle recommande « que la question de l’exposition des personnes aux champs électromagnétiques soit désormais anticipée et systématisée » dans l’ « environnement évolutif » actuel.
Gageons que ce nouvel avis rassurant…n’amenuisera pas les inquiétudes des principaux intéressés, à savoir les 1 à 1,5 % de la population qui refuse la mise en place de ce dispositif à leur domicile, cette possibilité ayant été ouverte suite à une recommandation de la DGS.
Frédéric Haroche