Après l’Australie, la Nouvelle-Zélande abandonne la stratégie « zéro Covid »

Auckland, le mercredi 6 octobre 2021 – Confrontée à une poussée du variant delta difficilement contrôlable, la Nouvelle-Zélande a décidé d’abandonner sa stratégie basée sur l’isolement du pays et les confinements préventifs.

Vu d’Europe et d’Amérique, où la Covid-19 a entrainé la mort de millions de personnes, la Nouvelle-Zélande apparait comme un paradis préservé de l’épidémie. L’archipel d’Océanie a en effet été très peu endeuillé par la pandémie : en 18 mois, seulement 27 personnes y sont décédées du virus, dont 2 en 2021, pour une population de 5 millions d’habitants. Pour la plupart des spécialistes, la Nouvelle-Zélande doit ce succès à la stratégie dite « zéro Covid », qu’elle a adopté dès le début de la pandémie. Contrairement aux pays Européens dont les mesures visent à contenir l’épidémie, les Kiwis ont en effet cherché à éradiquer le virus. Cette politique se base sur la fermeture totale de leurs frontières et la mise en place de confinement strict dès l’apparition de la moindre contamination. Une stratégie rendue possible bien sûr par la situation géographique de l’archipel, l’un des plus isolés du monde.

Mais malgré le succès incontestable de cette stratégie en termes de mortalité, la Première ministre Jacinda Ardern a annoncé son abandon dans une allocution prononcée ce lundi. « La stratégie zéro Covid nous a incroyablement bien servi et c’était la bonne chose à faire (…) mais le variant delta a changé la donne » a expliqué la leader travailliste pour justifier ce revirement.

Sept semaines de confinement à Auckland

L’arrivée de cette mutation plus contagieuse du Sars-Cov-2 a en effet mis à mal la stratégie d’éradication du virus. Le premier cas de variant delta dans l’archipel, un touriste australien, a été détecté le 17 août dernier et a conduit au confinement de l’intégralité du pays. Mais contrairement aux précédents, ce confinement, n’a pas permis d’éradiquer le virus et le nombre de cas a atteint des records (jusqu’à 80 par jour). L’échec épidémiologique du confinement a brisé la cohésion nationale qui régnait jusqu’alors dans le pays sur la question du Covid. La très populaire chef du gouvernement Jacinde Ardern a été fortement critiquée par l’opposition tandis que les manifestations anti-confinement se sont multipliées à Auckland.

Jacinda Ardern a donc acté l’échec de sa stratégie en raison de ses conséquences délétères socio-économiques et levé le confinement d’Auckland, qui durait depuis sept semaines. Les habitants seront de nouveau autorisés à sortir de chez eux mais ne peuvent se réunir qu’en extérieur. Les Néo-Zélandais restent soumis à de fortes restrictions, puisque la plupart des commerces, restaurants et lieux culturels restent fermés. Comme la plupart des autres pays du monde, la Nouvelle-Zélande compte désormais « vivre avec le virus » et compte sur la vaccination pour en réduire les effets. Après un début poussif, l’archipel commence à rattraper son retard sur les autres pays développés : 69 % des Kiwis ont reçu au moins une dose, 42 % les deux doses.

En abandonnant la stratégie « zéro Covid », la Nouvelle-Zélande prend la suite de son voisin australien, qui a également annoncé l’abandon progressif de cette politique il y a quelques semaines. La Chine en revanche a écarté toute éventualité d’un abandon de sa ligne « zéro Covid » et une réouverture de ses frontières.

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