
Tous les malades traités dans le centre de Rotterdam entre 2015 et 2018 ont été inclus sauf ceux avec des métastases extra-abdominales ou ayant plus de 3 métastases hépatiques, regardées comme une contre-indication à la CCR-CHIP. Une cœlioscopie peropératoire a été pratiquée pour scorer l’ICP et, en cas de score < 20, la CCR-CHIP a été entreprise. La CCR a alors consisté à réséquer la lésion primitive si elle était encore en place, tous les organes atteints non vitaux, la paroi envahie et tous les implants péritonéaux résécables ainsi que, de manière systématique, la totalité du grand épiploon.
Une surestimation clinique
Un nouvel ICP a été réalisé après CCR ; CC0 s’il n’y avait
plus de lésions macroscopiques, CC1 en cas de nodules persistants
< 2,5 mm, CC2 si ces nodules mesuraient entre 2,5 et 25 mm, CC3
au-delà de 25 mm. La CHIP a fait appel à la mitomycine C ou à
l’oxaliplatine combinés à de l’acide folinique et du
5-fluoro-uracile, le tout préchauffé à 42° et laissé en place 30 à
90 mn. Toutes les lésions enlevées avec mention de leur site et de
leur taille ont été adressées au laboratoire pour établir un
ICPH.
Alors que l’ICPM médian était de 11, l’ICPH moyen n’a été que
de 8, la surestimation clinique affectant toutes les régions de
l’abdomen (sauf l’épigastre) et la différence de score dépassait 5
points chez 21 patients. C’est sur les petites lésions scorées 1
que les erreurs sont les plus fréquentes (38 % ne sont pas malignes
au microscope) alors que la surévaluation ne concerne que 4 % des
implants volumineux scorés 3. La différence d’appréciation est
moindre chez les malades dont la tumeur colorectale a été réséquée
dans un premier temps. En revanche, la rétrogradation du score ne
retentit guère sur le pronostic, sauf sur la survie à 3 ans des ICP
de 6 à 10, qui passe de 37 % pour les ICPM à 64 % pour les
ICPH.
Dr Jean-Fred Warlin