L’incontinence fécale est un problème fréquent, mais son impact sur la qualité de vie est souvent sous-estimé et négligé par les patientes et leurs médecins, alors que des traitements existent. L’incontinence fécale reste un tabou dans notre société. Les femmes ayant une incontinence urinaire présentent un risque plus élevé que la population générale d’incontinence fécale. Or, la présence d’une double incontinence, urinaire et fécale, a un impact très négatif sur la qualité de vie des femmes, et plus particulièrement en cas d’incontinence fécale liquide. Il est probable que les mêmes mécanismes de dysfonctionnement pelvien soient à l’origine de l’incontinence urinaire par urgence mictionelle (Urge Urinary Incontinence pour IUU) et de l’incontinence fécale.
Il s’agit ici d’une étude qui avait pour objectif de déterminer la prévalence, les facteurs de risque et l’impact sur la qualité de vie, de l’incontinence fécale chez les femmes demandant un traitement pour IUU. L’incontinence fécale a été définie comme l’émission involontaire de selles liquides et/ou solides au moins une fois par mois. Au total, 307 femmes présentant une incontinence urinaire IUU ont été incluses dans cette étude. La prévalence de l’incontinence fécale était de 18 %, dont 12 % de selles liquides et 6 % avec des selles solides. L’analyse multivariée a montré une association entre d’une part l’incontinence fécale et d’autre part l’accouchement par voie vaginale, le prolapsus du mur postérieur du vagin, un index de masse corporelle élevé et les symptômes d’IUU. La qualité de vie était moindre chez les femmes présentant une double incontinence que chez celles présentant seulement une IUU.
Etant donnée la prévalence élevée de l’incontinence fécale chez les femmes présentant une IUU, et son impact très négatif sur leur qualité de vie, il est important que les médecins qui prennent en charge l’incontinence urinaire, évaluent et prennent en charge les symptômes de l’incontinence fécale associée.
Dr Viola Polena