
Les tumeurs neuroendocrines (TNE), décrites en 1907 par
Oberndorfer, naissent dans les cellules neuroendocrines ou de la
crête neurale. Leur « fonction » consiste à libérer des
hormones peptidiques et des médiateurs nerveux. Leur localisation
sur la vésicule biliaire (TNEVB) est rare et des auteurs chinois en
proposent une étude globale.
Les TNE (1 % des cancers), surviennent surtout lors de la
7e décennie, plus souvent chez la femme, et
siègent préférentiellement au niveau du tube digestif et des
poumons. Les TNEVB ne représentent que 0,5 % des TNE, elles ne sont
en cause que dans 2 % des tumeurs de la vésicule, loin derrière les
adénocarcinomes et les carcinomes indifférenciés. La plupart des
cas publiés proviennent d’Asie.
Le diagnostic est difficile
Pour leur diagnostic clinique, il ne faut guère compter sur les signes des tumeurs carcinoïdes (bouffées de chaleur, diarrhée) mais plutôt sur les douleurs abdominales et les nausées. Les examens complémentaires sont décevants : les marqueurs sont en règle normaux, et l’imagerie (écho, résonance magnétique, scanner, cholangiopancréatographie rétrograde) peine à reconnaître le type de la tumeur vésiculaire. C’est encore l’immunohistochimie qui apporte les meilleurs renseignements en dépistant des marqueurs cellulaires tels que l’énolase neurone-spécifique, ou des hormones telles que la gonadotrophine chorionique humaine (HCG). C’est l’élévation de l’HCG-A sérique qui est le plus contributive au diagnostic.Le traitement fait appel à la chirurgie, cholécystectomie simple si la lésion ne dépasse pas la musculaire muqueuse, sinon une résection hépatique avec curage s’impose. Les autres traitements reposent sur la chimiothérapie (peu efficace sur les tumeurs indifférenciées), les inhibiteurs de protéine kinase et de récepteurs du VEGF, les agonistes de la somatostatine, voire la radiothérapie et la chimio-embolisation de l’artère hépatique.
Dr Jean-Fred Warlin