Choix de l’activité physique pour la santé, il faut savoir se mouiller !

S’adonner à une activité physique dans l’eau est une pratique qui gagne en popularité depuis ces vingt dernières années. L’eau, en effet, possède des propriétés particulières, dont la flottabilité et les forces de traînée. La flottabilité, liée à la poussée d’Archimède, « allège » le poids corporel et réduit les pressions qui s’exercent sur les articulations. Les forces de traînée offrent une résistance pendant le mouvement. Ainsi, à vitesse équivalente, se déplacer à pied dans l’eau nécessite une dépense d’énergie plus élevée que dans l’air, mais la perception de l’effort est moindre. La prise en charge de personnes obèses, âgées ou souffrant de pathologies comme les coronaropathies, et même des blessures des athlètes, se fait de plus en plus par les exercices en milieu aquatique.

Toutefois, si certaines publications en établissent des effets positifs sur la santé, d’autres avancent le contraire. Ces divergences pourraient s’expliquer par le recours à des méthodes différentes, portant sur la durée et l’intensité des exercices, ou les caractéristiques des populations étudiées.

Compte tenu des infrastructures et des moyens humains spécialisés qu’elle nécessite, il est important d’approfondir l’efficacité de la pratique dans l’eau. Dans ce but, des chercheurs portugais et espagnols ont conduit une revue systématique avec méta-analyse. Ils ont inclus l’ensemble des essais randomisés de langue anglaise réalisés chez des adultes sains (à l’exception des femmes enceintes) ou atteints de pathologies chroniques (sauf les cancers) et pratiquant dans l’eau autre chose que la natation.

Sur 795 articles, 62 ont été retenus : 26 pour analyser les effets sur les adultes sains et 36 dans le cadre des maladies chroniques.

Bénéfique pour les malades et les personnes « en bonne santé »

Dans le groupe des personnes saines, les exercices dans l’eau ont fait progresser la forme cardiorespiratoire, la force musculaire et l’équilibre, dès lors que les séances duraient en moyenne 45 à 65 minutes, à raison de 2 à 3 fois par semaine pendant au moins 12 semaines.

Dans le second groupe, l’activité en milieu aquatique constitue un adjuvant thérapeutique bénéfique chez les patients atteints de diabète (équilibre, qualité de vie), de maladies cardiovasculaires (force, qualité de vie), de pathologies osseuses (douleur, force, souplesse), de sclérose en plaques (équilibre et qualité de vie) ou de maladie de Parkinson (douleur, marche, capacité cardiorespiratoire). La durée dépendait de la pathologie. Par exemple, pour le diabète, 3 séances hebdomadaires de 45-50 min pendant 12 semaines.

Faire de l’exercice dans l’eau est donc utile. Il reste à établir son action pour d’autres pathologies chroniques, à mesurer son impact sur l’évolution de ces maladies et sur l’espérance de vie, et à comparer son efficacité par rapport aux exercices pratiqués « sur terre ».

Dr Patrick Laure

Référence
Faíl LB, Marinho DA et coll. Benefits of aquatic exercise in adults with and without chronic disease - A systematic review with meta-analysis. Scand J Med Sci Sports. 2022;32:465–486.

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