
Après l’arrêt des compétitions sportives liées à l’épidémie de Covid-19, ayant mené notamment au report de Roland Garros et à l’annulation de Wimbledon, le numéro 1 mondial a fait le choix d’organiser une tournée caritative dans les Balkans avec des joueurs phares du circuit.
La compétition avait déjà connu des premiers couacs notamment en raison de l’annulation d’un certain nombre de matchs au Monténégro (le pays ayant finalement refusé l’organisation de rencontres sur son territoire). Mais l’organisation de la tournée en Serbie et en Croatie a eu des conséquences sanitaires finalement assez prévisibles.
Pas de gestes barrières
Il faut dire que les images avaient de quoi inquiéter. Tout d’abord, les règles de distanciation physique au sein du public n’étaient tout simplement pas respectées. Alors que des masques étaient distribués dans les stades, peu de spectateurs avaient fait le choix de les porter.Mais c’est surtout chez les joueurs que les règles élémentaires n’ont pas été suivies. Au cours des matchs, les joueurs se sont laissé aller à des accolades et embrassades. Pire, un certain nombre de vidéos montrent les protagonistes en boite de nuit dansant à l’occasion d’une soirée alcoolisée.
Nécessairement, ce qui devait arriver arriva : sur les huit joueurs participant au tournoi, quatre ont été testés positifs au Covid-19 (rendant nécessaire la mise en place d’une quatorzaine pour ces derniers). Parallèlement, le préparateur physique de Djokovic, Marko Paniki, et l'entraîneur de Dimitrov, Kristijan Groh, ont également été testés positifs. Des investigations épidémiologiques sont encore en cours au fur et à mesure que la liste des cas s’allonge.
Les sourires affichés tout au long de la compétition laissent place à une certaine forme de culpabilité. Ainsi, Borna Coric, testé positif, a adressé un mea culpa : « je veux m’assurer que toutes les personnes qui ont été en contact avec moi ces derniers soient testées. Je suis vraiment désolé pour tout le mal éventuel dont je serais la cause. »
L’attitude de Novak Djokovic en question
Et le numéro 1 mondial dans tout ça ? Novak Djokovic a annoncé qu’il refusait de se faire dépister au motif qu’il n’éprouvait aucun symptôme (ce qui démontre une certaine méconnaissance du virus) ; une décision qui a été d’autant plus critiquée qu’en tant que personnalité mondialement connue, elle pourrait avoir une influence sur certains de ses fans.Mais elle ne surprendra pas ceux qui se souviennent qu’il s’était déjà illustré en se prononçant contre toute politique de vaccination obligatoire et en refusant de suivre des protocoles rigoureux pour pourvoir participer à l’US Open.
Faut-il freiner la reprise des compétitions ?
Le choix du lieu d’organisation de ce tournoi (Serbie, Croatie, Montenegro) n’avait pas été laissé au hasard. Depuis le début de l’épidémie, la région des Balkans semble avoir été relativement épargnée par le virus (la Serbie affiche 37,5 morts par million d’habitant, la Croatie 26,2, contre 442,8 pour la France et 641,4 pour le Royaume-Uni).Toutefois, le camouflet sanitaire démontre l’importance du respect des règles sanitaires, y compris dans un pays où le virus est censé peu circuler.
S’il est difficile de savoir si les joueurs et leurs équipes ont été contaminés à l’occasion de la compétition, ou lors des soirées arrosées, un autre cas survenu à Belgrade démontre que la reprise des compétitions sportives n’est pas sans risque. A la suite du derby opposant l’Étoile Rouge de Belgrade au Partizan, cinq joueurs ont été testés positifs au coronavirus.
C.H.