
Paris, le vendredi 12 avril 2019 - La commission Jeunes
médecins du CNOM (Conseil National de l’Ordre des Médecins),
composée notamment d’organisations syndicales, publie une enquête
sur l’installation.
Cette étude réalisée en janvier auprès de 15 300
professionnels (70% de médecins déjà installés, 16% d’internes et
14% de médecins remplaçants) tente de mettre en évidence les
besoins, attentes et craintes des jeunes et futurs médecins
vis-à-vis de l’exercice libéral.
Point surprenant : il existe une véritable appétence des
jeunes générations pour l’installation, puisque 75% des internes
envisagent ce mode d’exercice ! Pourtant, dans les faits, 12% des
nouveaux inscrits à l’Ordre des médecins en 2018 exercent en
libéral et le nombre de primo-inscrits installés à 5 ans n’atteint
que 35%.
Ce sont les raisons de ce décalage qu’a cherché à analyser ce
sondage.
Un désert médical est avant tout un désert
Sans surprise, pour les internes comme pour les médecins
remplaçants, « l’installation est étroitement liée à la
dimension territoriale ».
Ainsi, respectivement 62% des internes et 57% des remplaçants
considèrent que la qualité des services publics est un facteur
essentiel dans leur décision de s’installer dans une
localité.
« Cette recherche d’un cadre de vie non-isolé est d’autant
plus prégnante que les jeunes médecins, lorsqu’ils sont en âge de
s’installer vers 30 ans, ont bien souvent une vie de famille, avec
conjoint voire enfant(s). 86% des internes ayant un conjoint
affirment que ce dernier influence le projet d’installation »
souligne aussi, dans leurs conclusions, les auteurs de ces
travaux.
La fin de l’exercice isolé est déjà dans les mœurs des jeunes
Promue par le Président de la République et le ministère de la
santé, la fin de "l’exercice isolé" semble déjà ancrée dans les
esprits des jeunes générations.
Ainsi, « l’exercice groupé, dans le cadre d’une activité
mixte, libérale en groupe ou en maison de santé pluridisciplinaire,
est largement plébiscité par les internes (72%). A l’inverse,
l’exercice libéral seul n’est envisagé que par 3% d’entre eux.
Outre l’exercice groupé, les jeunes médecins souhaitent pouvoir
disposer d’un réseau de professionnels de santé sur le territoire,
sur lequel s’appuyer. Un point déterminant pour 81% des internes et
87% des remplaçants ».
Parfois source de querelles entre les anciens et les modernes,
la recherche d’un équilibre entre vie privée et professionnelle est
également « particulièrement saillante » chez les internes
et remplaçants. Ainsi, pour 82% des internes et 87% des
remplaçants, les horaires et le rythme de travail ont un impact sur
la décision du lieu et du mode d’installation.
La peur de l’échec
On relèvera encore que la crainte de l’échec n’épargne pas les
jeunes médecins, qui en d’autres temps semblaient avoir un avenir
tout tracé.
Ce n’est pas moins de 59 % des internes et 43 % des
remplaçants qui affirment ainsi craindre l’échec économique d’une
installation et les multiples aides financières sont perçues comme
importantes mais pas déterminantes (48% des internes et 47% des
remplaçants les considèrent comme peu ou partiellement
déterminantes).
F.H.