
C’est devant un amphithéâtre comble (record battu cette année avec 3 300 inscrits) que les Professeurs Luc Téot et Bernard Devauchelle ont ouvert cette 11e conférence nationale des plaies et cicatrisations, dimanche 14 janvier 2007, au Palais des congrès de Paris. L’émotion était palpable dans la salle lorsque le Pr Devauchelle a retracé avec enthousiasme et humilité les grandes étapes de cette première greffe du visage réalisée ce fameux 27 novembre 2005…
11 ans que la Société française et francophone des plaies et cicatrisations (SFFPC) se réunit chaque année et que de chemin parcouru ! Rappelons qu’en France, plus de 1,5 millions de personnes souffrent d’une plaie chronique (ulcères de jambes [800 000], brûlures [500 000], escarres [300 000], pied diabétique, plaies cancéreuses…). Et pourtant ce n’est que depuis une quinzaine d’années que la spécificité du traitement des plaies est vraiment prise en compte et que la recherche se développe activement dans ce domaine avec la mise au point de produits et de techniques performantes.
A titre d’exemple, on peut retenir le développement :
-de pansements « techniques » facilitant la cicatrisation
tout en respectant le confort des malades lors du changement de
pansement (pansement hydrocellulaire, pansement au charbon,
pansement incorporant des composants de la matrice
extra-cellulaire, pansements régulateurs d’humidité
locale) ;
-d’interfaces évitant toute douleur au retrait grâce à la
composition chimique du produit, ou par adjonction d’un produit
antalgique (pansements en silicone, pansement délivrant un
antalgique (ibuprofène..) ;
-de pansements de nouvelle génération (à l’argent) permettant de
réduire les complications des brûlures grâce à une meilleure
maîtrise des infections ;
-de substituts dermiques ou épidermiques (derme artificiel
non cellularisé, épiderme de culture en laboratoire, épiderme
autologue trypsinisé) ;
- et la mise au point d’appareil permettant une détersion plus
rapide, plus efficace et moins traumatisante pour les tissus,
technique particulièrement intéressante dans le traitement des
plaies très nécrotiques ou des brûlures (Technique Hydrojet à haute
pression avec réabsorption immédiate des produits de
détersion).
Des progrès restent cependant à faire. L’impact psychologique et social des plaies est encore complètement négligé et ces affections sont largement inconnues du grand public. La SFFPC s’efforce, là aussi, de faire évoluer les mentalités.
Un film documentaire : «Vivre avec une plaie» basé sur des
témoignages de patients et de professionnels de santé retraçant le
parcours de soins des personnes quotidiennement confrontées à la
plaie, a ainsi été présenté au cours du congrès.
Par ailleurs, la SFFPC a prévu d’organiser l’année prochaine, le 11
janvier 2008, la première journée nationale de la plaie afin de
porter à la connaissance du grand public ces problèmes de plaies et
de cicatrisations.