La télémédecine au service des Syriens

Chicago, le samedi 30 juillet 2016 – La majorité des médecins qui exerçaient en Syrie et plus encore à Alep ont fuit le pays et la ville, quand ils ne sont pas morts victimes des combats qui sévissent depuis cinq ans. L’aide humanitaire y est particulièrement difficile en raison de l’impossibilité d’établir des accords avec les différents belligérants. Dans les établissements qui continuent à fonctionner grâce notamment à l’aide de certaines ONG qui parviennent tout de même à acheminer des médicaments et du matériel de soins, la menace est permanente. Très régulièrement, les hôpitaux sont à leur tour la cible de bombardements ou subissent les conséquences de ces derniers.

Un chirurgien vasculaire pour 200 000 habitants

La diaspora syrienne à travers le monde compte un grand nombre de praticiens qui ont parfois fui la Syrie il y a plus de quinze ans. Certains depuis le début de la guerre tentent d’apporter leur aide à leur pays non sans faire face aux plus grandes difficultés. Aux Etats-Unis, une ONG a permis de répondre au désir des médecins syriens de soutenir leurs confrères. Dans neuf hôpitaux, des caméras ont été installées dans les unités de soins intensifs. Il s’agit de dispositif simple, peu coûteux, qui sont semblables à ceux « utilisés par les commerçant pour la vidéosurveillance » explique le docteur Zaher Sahloul qui vit à Chicago. Les praticiens utilisant l’application SmartCam peuvent se connecter directement à ces caméras et ainsi avoir une visibilité sur les patients pris en charge. Ce système offre également la possibilité d’entrer en communication avec les médecins et les infirmières ou de partager des résultats d’analyse ou des clichés radiologiques. « L’idée est de montrer au médecin ou l’infirmier sur place comment pratiquer le bon geste au bon moment pour sauver la personne » précise Zaher Sahloul. Ces échanges sont essentiels pour épauler les praticiens esseulés en Syrie. «Les quartiers d’Alep contrôlés par les rebelles et qui sont régulièrement bombardés par le régime comptent un seul chirurgien vasculaire et un seul chirurgien orthopédique pour près de 200 000 habitants » précise encre le praticien Zaher Sahloul sur le site de France 24. Quinze praticiens aux Etats-Unis, en majorité d’origine syrienne, participent au fonctionnement de ce dispositif. Si de tels systèmes d’échange des données et de partage des compétences à distance sont de plus en plus régulièrement utilisés, il s’agit d’une première dans une situation de guerre.

Léa Crébat

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