
Certains travaux ont soulevé la possibilité d’une influence néfaste de la cigarette électronique dans la lutte contre le tabagisme. Si cela s’avérait exact, la cigarette électronique aurait alors un effet négatif sur la santé publique, même si, à l’échelon individuel, utilisée par une personne souhaitant arrêter de fumer, elle augmente les chances de succès.
Une étude, réalisée en Angleterre, a étudié l’impact de l’augmentation de la prévalence de l’utilisation de la e-cigarette sur les réussites ou les tentatives de sevrage, et sur l’utilisation des substituts nicotiniques et des diverses aides au sevrage tabagique.
Plutôt un impact positif sur les chances de succès d’une tentative de sevrage
Les données, collectées entre 2006 et 2015, montrent que l’augmentation de la prévalence de l’utilisation de la e-cigarette en Angleterre n’a pas été associée à un changement significatif des tentatives de sevrage à l'échelon du pays. Il apparaît en revanche qu'individuellement son utilisation par des fumeurs est associée à une amélioration des chances de succès des tentatives d’arrêt, telle que chaque augmentation de 1 % de l’utilisation de la e-cigarette s’accompagne d’une augmentation de 0,098 % des taux de succès.
Les données ne permettent pas d’affirmer une association claire entre l’utilisation de la-cigarette et la prévalence des tentatives de sevrage en Angleterre au cours de la même période, non plus qu’un lien avec l’utilisation des substituts nicotiniques délivrés sans ordonnance ou autres aides au sevrage. En revanche, les patients qui ont utilisé la cigarette électronique lors d’une tentative de sevrage, ont semble-t-il utilisé moins de substituts nicotiniques délivrés sur prescription.
La question de l’incitation au tabagisme reste posée
Les craintes d’un impact négatif global de la cigarette électronique sur l’incitation au sevrage tabagique ne paraissent donc pas justifiées. Une autre question en suspens est de savoir si la e-cigarette pourrait représenter une incitation au tabagisme. Ce point n’est pas abordé ici.
Dr Roseline Péluchon