
M.P.
M.P.
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Cet article m'invite à poser plusieurs questions. Combien de patients n'ont pas de médecin référent en France? Quelles sont les régions les plus touchées? Je n'arrive pas à le savoir bien qu'ayant posé la question à ma CPAM.
Combien y a t-il de généralistes installés, actifs, temps plein (et plus que plein) dont l'âge est inférieur à 65 ans et qui n'ont pas le statut de remplaçant? J'ai le chiffre de 56000. Pouvez vous confirmer ce chiffre? Qu'elle est la proportion de MG âgé de plus de 60 ans dans cette population?
Pourquoi les plus jeunes d'entre nous ne s'installent ils pas? Pourquoi l'installation est elle à ce point retardée?
Dr Michel Simonot
Ce jeune tres jeune député et jeune médecin a bien peu d'expérience pour pouvoir offrir des propositions.
A t-il déjà pratiqué la médecine générale, la médecine en solitaire sans infrastructure pour l'aider ?
J'en doute.
on en a lu et entendu des propositions et des solutions sans avenir.
Celle ci finira dans un tiroir comme les autres
demander au MG une AM pour les soins non programmés !? Franchement faut être sérieux.
Dr Jean-Claude Plessier
Je pratique la médecine d'urgence depuis plus de 25 ans, PH temps plein, échelon 13, il me reste encore une bonne douzaine d'années de carrière à tirer, mais je n'en peux plus, et je n'irai pas jusqu'au bout (si je ne suis pas mort avant).
Une bonne partie de notre effectif est vieillissant, pour certains la soixantaine est atteinte...
Les propositions de ce jeune député, dont la carrière a été bien courte à notre sens pour pouvoir s'en targuer, nous semblent déconnectées de la réalité, plus proches de la langue de bois ou de la naïveté que du réel.
Comment peut-on imaginer que la solution réside dans une plus grande implication des libéraux ?
Il eut fallu plutôt que nos élites réfléchissent sérieusement depuis vingt ans au moins à l'évolution de la démographie médicale. Quid du nombre de médecins qui n'exercent pas à la fin de leurs études, ou de ceux qui n'exerceront qu'à temps partiel. Dans notre service, pour revenir à un temps de travail normal de 48 heures hebdomadaires en assurant en sécurité la totalité de nos missions, il nous manque 8 ETP. A l'heure actuelle nous sommes plus près des 60 à 70 heures par semaine, et ne sommes pas en sécurité, pas plus que les patients. Il n'y a pas de perspective de recrutement, de toute façon la charge de travail rebute les éventuels rares candidats. Pas de perspective car ce métier, trop pénible, intéresse de moins en moins les jeunes.
La fréquentation de notre service augmente de manière inquiétante, nous ne sommes pas les seuls à vivre ce phénomène. Le premier trimestre 2018 a montré une augmentation de 20% de nombre de passages au SAU par rapport au premier trimestre 2017.
Vieillissement de la population, poly-pathologique, déliquescence du système des EHPAD, je vous rappelle que notre président du Comité National d'Ethique a précisé il y a peu, sur les ondes (France Culture) qu'en 2017, 220 000 résidents d'EHPAD sont venus mourir à l'hôpital public.
En réponse Madame Agnès Buzin est heureuse de nous proposer 1000 lits d'HAD en EHPAD. Est-ce une réponse adaptée ? Sans parler des échecs de l'HAD et de la fréquence des admissions aux urgences de patient cancéreux en fin de vie, qui ne mourront pas chez eux mais aux urgences, à charge pour nous d'assurer la fin de vie et les soins de confort.
Nous sommes usés, en danger, sans aucune perspective immédiate d'amélioration et de sécurisation de nos conditions de travail, les médias évoquent avec force les accidents aux urgences. Quid de la souffrance du personnel de ces services, paramédical et médical. Et quelles réponses de nos élites ?
Dr Jean-Robert Longhi