
Paris, le mercredi 10 octobre 2018 – Régulièrement, les
médecins libéraux et leurs syndicats dénoncent le temps que les
professionnels doivent consacrer aux relations avec
l’administration et les contacts rugueux qu’ils entretiennent avec
elle.
Face à ce mécontentement, le Ministre de la santé a saisi
l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) afin d’établir
des mesures « de simplification de l’exercice des professionnels
de santé de ville dans leur rapport avec les administrations ».
L’IGAS vient de rendre publiques ses conclusions.
Les « motifs d’irritation »
Dans son rapport, l’institution reconnait (enfin !) la
légitimité de certains « motifs d’irritations » des médecins
vis-à-vis de l’administration.
« Les motifs d’irritation les plus fréquents sont ceux liés
à la facturation et à la gestion des paiements : rejet d’un lot de
factures pour une seule refusée, absence du nom du patient
concerné, rejet en raison de la situation des droits du patient,
des termes des conventions et des nomenclatures (…). Moins que les
contrôles, dont le principe est accepté, ce sont plutôt la tonalité
des courriers et les méthodes de ciblage qui sont mises en cause.
L’hétérogénéité des pratiques des caisses primaires, des ordres et
des mutuelles, selon les départements est aussi un motif
d’insatisfaction (…) les règles d’accessibilité à leurs cabinets,
le stationnement et l’accès aux centres des villes comme le coût du
foncier et de l’immobilier en secteur fortement urbanisé sont tout
autant des sujets de préoccupation » décrit aussi l’IGAS…dans
ce qui ressemble presque à un tract syndical !
L’IGAS note en outre que « certaines étapes de la vie
professionnelle sont perçues comme particulièrement compliquées,
notamment celle de l’installation ».
Pas de solution unique et décisive
Après une étude d’exemples étrangers, l’IGAS estime qu’il «
n’existe pas de solution unique et décisive ». Elle en
propose néanmoins quelques unes.
Pour l’IGAS, la simplification passe en premier lieu « par
un ensemble de dispositions touchant au sens pratique, à
l’organisation, à la dématérialisation, au partage des informations
métiers, mais aussi à la volonté de faire simple et à la
coordination entre professionnels ».
Elle vante ainsi le développement des télé-services, la
personnalisation de l’accompagnement, les plateformes téléphoniques
« médico‐ administratives » et la facilitation de l’exercice
pluri-professionnel coordonné.
Néanmoins, l’IGAS prévient pour que de telles mesures soient
efficaces, une « cohérence d’ensemble des politiques publiques
s’impose dans plusieurs domaines (…). Qu’il s’agisse de
l’aménagement du territoire, de la création des infrastructures de
communication, en passant par la politique fiscale, la formation
initiale et continue, la prévention, l’ambulatoire, la coordination
et les relations ville hôpital »…vaste programme !
Enfin, petite note d’espoir pour les médecins libéraux qui se
déplacent régulièrement à domicile, l’IGAS propose au gouvernement
de réfléchir à « faciliter, en concertation avec les
collectivités territoriales l’accès et les déplacements en ville
des professionnels de santé, du médico‐social et du social
intervenant à domicile ainsi que la réservation d’espaces adaptés à
l’exercice regroupé »…
Xavier Bataille