
Paris, le 17 décembre 2018 – Et si Agnès Buzyn parvenait à
respecter la promesse formulée il y a près de quinze ans par
Philippe Douste-Blazy ? La réponse n’est pas encore affirmative
mais force est de constater que la campagne lancée le 6 novembre
par l’Assurance maladie semble avoir porté ses fruits puisque
depuis cette date 1 200 000 DMP (Dossier Médical Partagé) ont été
créés portant, au total à 3 000 000 le nombre de DMP ouverts en
France.
Rappelons que le DMP est un service gratuit, réputé «
hautement sécurisé », qui permet à tout patient muni d'une
carte vitale de conserver en ligne ses informations de santé
(traitements, résultats d'examens, radios, compte-rendu
d'opération, pathologies, traitements en cours, allergies…) et de
les partager avec les professionnels de santé de son
choix.
En route vers les 40 millions ?
Depuis le 6 novembre, plus de 200 000 dossiers sont ouverts en
moyenne chaque semaine, avec un pic du jeudi 6 au mercredi 12
décembre avec 240 090 nouveaux DMP créés.
Pour l’heure, ces dossiers sont principalement ouverts par les
pharmaciens (39 %) ou par les patients directement sur www.dmp.fr (39 %). Les accueils des
CPAM et les professionnels libéraux et établissements de santé sont
à l’origine, quant à eux, de 18 % et 4 % des DMP respectivement. On
le constate, la réticence des hôpitaux et des libéraux semble
demeurer ainsi un des points noirs du système.
Outre la campagne publicitaire en cours (« Le DMP, mémoire
de votre santé »), c’est la diversification des canaux
d’ouverture qui expliquerait l’engouement actuel, selon la
CNAM.
Parmi les bons élèves figurent les franciliens (169 105 DMP
ouverts), les habitants de Provence-Alpes-Côte d’Azur (103 435) et
les Occitans (94 402).
La dynamique permettant d’atteindre les 40 millions de DMP en
2022, objectif fixé par Agnès Buzyn et la CNAM, semble donc pour
l’heure respectée mais « la mobilisation de l’ensemble des
acteurs est essentielle pour conforter l’élan de création actuel et
permettre à chacun de bénéficier d’un meilleur suivi médical
partout en France » prévient l’institution dirigée par Nicolas
Revel, faisant sans doute référence aux médecins libéraux qui
demeurent, souvent, circonspects quant à ce « nouveau DMP »
et dont certains ont déjà pu pointer les nombreuses
lacunes.
Xavier Bataille