Paris, le mercredi 16 janvier 2019 - Le parquet de Paris a classé sans suite la plainte pour injures antisémites d’une étudiante en médecine de l’Université Paris 13. La plaignante va déposer une nouvelle plainte avec constitution de partie civile devant le juge d’instruction.
Saluts hitlériens, plaisanteries sur la Shoah et Auschwitz, lancers de kippa, "classement" des juifs : voici le genre de comportements qui seraient constatés parmi certains étudiants en médecine de l’université Paris 13. Des dérives dénoncées par une étudiante qui avait décidé de porter plainte le 20 octobre dernier pour injures antisémites. Mais les éléments apportés par la plaignante n’ont apparemment pas convaincu la justice. A la suite d’une enquête préliminaire, le parquet de Paris a en effet décidé de classer sans suite la plainte ce lundi. Il estime que « les faits n’ont pas pu être clairement établis » et que « les preuves ne sont pas suffisantes pour que l’affaire soit jugée par un tribunal ».
« L’université ne tient plus son rôle de rempart à la haine »
Maitre Antonin Pechard, l’avocat de la plaignante, a indiqué qu’il n’en resterait pas là et qu’il déposerait une plainte avec constitution de partie civile devant le juge d’instruction pour qu’une information judiciaire soit ouverte. L’étudiante a notamment reçu le soutien de l’UEJF (Union des étudiants juifs de France). « Cette affaire mérite un procès » explique son président Sacha Ghozlan. « Après cette plainte, beaucoup d’étudiants juifs ont témoigné de faits similaires (…) L’université ne tient plus son rôle de rempart à la haine ».
En parallèle du volet judiciaire de l’affaire, une procédure disciplinaire a été ouverte à l’université Paris 13 contre huit étudiants. L’étudiante à l’origine de la plainte a quant à elle préférer changer d’université.
Quentin Haroche
