Avec Adrien Taquet, la protection de l’enfance se mettra-t-elle enfin « en marche » ?

Paris, le mardi 29 janvier 2019 - Le député des Hauts-de-Seine, Adrien Taquet, a été nommé secrétaire d’Etat à la protection de l’enfance auprès du ministre de la santé ce vendredi. Un domaine en pleine crise qui nécessite de grands chantiers.

« La protection de l’enfance est un angle mort de la République » affirme ce mardi au micro de RTL Adrien Taquet, nouveau secrétaire d’État à la protection de l’enfance. Le député LREM des Hauts-de-Seine, "marcheur" historique (on raconte même qu’il aurait inventé le nom du parti), va en effet devoir faire face à de nombreux défis dans sa nouvelle mission, tant la crise de l’aide à l’enfance est profonde. Il a présenté les grandes lignes de son programme devant le Conseil National de la protection de l’enfance (CNPE) ce lundi.

Un plus grand engagement des citoyens attendu

Le secrétaire d’État souhaite d’abord renforcer la prévention en commençant l’accompagnement dès la grossesse avec la création d’un « parcours de périnatalité » dès le 4ème mois. Pour améliorer la lutte contre les violences subies par les enfants, il préconise l’élaboration d’une grille nationale d’évaluation des situations de maltraitance, mesure avancée par le CNPE en septembre dernier, et veut inciter les citoyens à dénoncer les violences. « Moins d’une personne sur quatre, face à une suspicion de violence, va effectivement la signaler » déplore-t-il.

Adrien Taquet souhaite également réformer le recrutement des professionnels de l’Aide sociale à l’enfance (ASE). « Le minimum de formation nécessaire n’est pas forcément respectée » ce qui peut « déboucher sur des situations de maltraitance » selon lui. Le secrétaire d’État n’a cependant pas précisé s’il soutiendrait la proposition de loi de la députée LREM Brigitte Bourguignon, qui vise à renforcer l’accompagnement des enfants aidés lors de leur majorité, pour éviter une sortie "sèche" de l’ASE. Dans cette proposition, la députée rappelle qu’on estime qu’un SDF sur quatre est un ancien enfant placé.

Un gouvernement sous pression

Enfin, dernier sujet sensible, celui de l’exécution des mesures judiciaires de protection de l’enfance. Une quinzaine de juges des enfants du tribunal de grande instance de Bobigny avaient dénoncé l’automne dernier les importants délais, jusqu'à 18 mois, entre le prononcé de la décision par le magistrat et son exécution. Une enquête de l’Inspection générale de la justice a été ouverte.

Les associations, qui dénoncent le manque de moyen de l’ASE et la disparité des pratiques mises en œuvre selon les départements, n’ont en tout cas pas l’intention de relâcher la pression sur le gouvernement, tout comme les parlementaires. La députée LREM Perrine Goulet a ainsi demandé la création d’une commission d’enquête parlementaire sur les dysfonctionnements de l’ASE.

Quentin Haroche

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