
Paris, le jeudi 28 février 2019 – Après de nombreux échecs, la
nouvelle mouture du dossier médical partagé (DMP) semble cette
fois-ci sur orbite et déjà près de quatre millions d’assurés
sociaux ont été séduits, dont les trois quarts ces dernières
semaines.
Néanmoins, certaines interrogations demeurent quant à la
sécurisation des données qui y sont colligées.
Ainsi, en théorie, les données médicales sont enfermées dans
un « coffre-fort à double clef » : la carte de professionnel
de santé (CPS) du médecin et la carte vitale (CV) du patient.
Néanmoins, il existe une possibilité de consultation sans CV,
en cas d’urgence pour le patient, s’il n’a pas exclu cette
éventualité lors de l’ouverture de son DMP.
Surtout, il ne serait nullement impossible pour les médecins
d’accéder à un DMP sans recourir à la carte vitale de son patient,
comme l’a remarqué la FMF (Fédération des médecins de France) : «
il suffit pour un professionnel (…) de se connecter avec sa CPS
au [site internet du] DMP, de rechercher le DMP d’un patient avec
nom, prénom et année de naissance et le DMP s’ouvre ». Aussi,
la FMF s’étonne, faussement naïve : « cette facilité d’accès,
destinée à favoriser le partage d’information peut surprendre
».
Reste que le patient, à la condition qu’il ait renseigné mail
et numéro de téléphone, est averti de cette intrusion. Mais, pour
l’heure, « beaucoup de DMP sont créés sans mail ou numéro de
portable de contact » souligne la FMF.
Elle s’interroge en outre « qu’en sera-t-il des services
hospitaliers, les médecins hospitaliers n’ayant pas de CPS mais un
accès prévu par code, dont on sait bien que la confidentialité
n’est pas toujours garantie et que parfois ça traîne sur les
bureaux ? ».
Xavier Bataille