Paris, le vendredi 15 mars 2019 - La commission des affaires
sociales de l’Assemblée nationale qui vient d’achever l’examen du
projet de loi relatif à l’organisation et à la transformation du
système de santé a adopté, contre l’avis de la rapporteure, la
députée Stéphanie Rist (LREM), un amendement qui prévoit de «
créer un stage situé dans une zone caractérisée par une offre de
soins insuffisante ou des difficultés dans l’accès aux soins
».
Rappelant que « ces stages sont très largement concentrés
dans les milieux urbains et ont donc lieu essentiellement dans les
grandes métropoles », l’exposé des motifs de l’amendement
déposé par la députée Audrey Dufeu-Schubert (LREM) et défendu par
la députée Delphine Bagarry (LREM) considère que « c’est la
réalisation de ces stages dans d’autres milieux, et en particulier
dans les territoires ruraux ou périurbain où la difficulté d’accès
aux soins est présente, qui permettrait aux étudiants de découvrir
une autre pratique de la médecine et ainsi les former et les
inciter à la pratique dans ces zones ».
Haro sur la coercition
Pour Stéphanie Rist qui partage l’objectif de cet amendement
et pense qu’« augmenter le nombre de stages bien encadrés en
zone sous-dense est un enjeu majeur de la meilleure répartition
territoriale des médecins », il existe cependant « un risque
concernant l’encadrement de ces étudiants » en raison de
l’absence ou du très faible nombre de maîtres de stage dans ces
parties du territoire. Une inquiétude globalement partagée par les
étudiants et de nombreux médecins enseignants.
Même si cet amendement n’entre pas pleinement dans le champ de
ceux qui prônent des mesures de coercition à l’installation des
médecins, le fait qu’il instaure une obligation plutôt qu’une
incitation telle que réclamée depuis très longtemps par les
syndicats estudiantins ne lui prédit pas une grande popularité
parmi les carabins.
L’association nationale des étudiants en médecine de France
(Anemf), qui a par ailleurs lancé une pétition en ligne contre les
« amendements outranciers », pourra certainement compter sur
le soutien de la ministre de la Santé, ouvertement opposée à tout
type de contrainte en la matière, pour ne pas défendre cette mesure
lors du vote de la loi en session plénière.
Les étudiants ne pouvant pas être encadrées en zone sous-dense, il est évident que le but de cet amendement n'est pas de former ou inciter les jeunes praticiens, mais d'assurer une offre de soin à moindre coût dans ces zones.
Cela renvoie à cette position absurde des internes considérés et rémunérés comme stagiaires mais utilisés comme praticien. Fut une époque où nous étions lâchés au bout de 7 ans et probablement plus autonomes. Quel gaspillage que ces études de médecine de moins en moins formatrices et qui trainent en longueur au bénéfice des calculs mesquins du haut-fonctionnariat !