
Paris, le jeudi 13 juin 2019 – Hier soir, le ministre de la
Santé, Agnès Buzyn, a fait une visite surprise aux urgences de
l'hôpital Saint-Antoine de Paris où est née la grève qui touche
désormais 95 services d’accueil des urgences (SAU) en France, selon
le collectif Inter-Urgences.
« Je souhaitais m'adresser au personnel qui fait grève et
les rencontrer », a expliqué la ministre sur CNews jeudi matin
après que l’information a été révélée par le collectif qui dénonce
une opération de communication, même si pendant une heure et demi,
Agnès Buzyn a pris le pouls du service et échangé avec la totalité
du personnel paramédical présent, soit 19 infirmiers et
aides-soignants, le tout, loin des caméras, la presse n'étant pas
prévenue de son déplacement.
A Bordeaux, rien ne va plus
Au même moment, on apprenait que la situation se tend aux
urgences de Saint-André, un des sites du CHU de Bordeaux où huit
infirmiers et six aides-soignants sont en arrêt maladie. « En
grève depuis un mois déjà, les paramédicaux de Saint-André
dénoncent un sous-effectif quasi quotidien. L’effectif minimum
n’étant que rarement atteint malgré les assignations, la direction
pallie le problème par le recours à des professionnels extérieurs,
non habitués aux spécificités du service » déplore le collectif
Inter-Urgences.
« Les agents s’épuisent chaque jour à prendre en charge
dans des conditions anormales les patients, et ce depuis trop
longtemps. La ministre de la Santé Agnès Buzyn comme la direction
de l’hôpital entend manifestement garder un cap mortifère et
laisser la situation pourrir » poursuit
l’organisation.
Les pompiers entrent dans la danse
Enfin, on notera l’intervention des représentants des
Pompiers, habituellement discrets face à ce type de
conflits.
« On arrive à la limite d'un système qui est en train de
craquer », dénonce ainsi, ce matin, sur France Info, Grégory
Allione, président de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers
de France (FNSPF) qui interpelle, lui aussi, le ministre.
Il appelle, notamment, à la généralisation dans toute la
France du numéro d'urgence unique, le 112 (une idée loin d’être
défendue par tous les professionnels).
Grégory Allione demande aussi que soit repensée l’étendue des
missions confiées à ses collègues, trop diversifiées selon lui : «
quand on nous demande d'aller soigner une cheville dans un stade
de foot puis d'aller dans un Ehpad pour prendre quelqu'un qui va
simplement faire une visite de routine aux urgences, c'est
compliqué à expliquer ».
Xavier Bataille