
Paris, le jeudi 8 août 2019 - A la demande du gouvernement, l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) et l’Inspection générale des finances (IGF) planchent sur l’Aide médicale d’État (AME). Selon le journal Le Monde, les premières pistes de réflexions de ces institutions seraient « la mise en place d’un ticket modérateur, de centres de santé dédiés ou encore la réduction du panier de soins pris en charge ».
Le rapport final sera rendu public en octobre, au moment d’un débat parlementaire sur l’immigration, une temporalité « qui laisse donc craindre le pire » selon un collectif d’associations (dont Médecins sans frontières et Médecins du Monde). Au-delà de cette inquiétude concernant la forme, ce groupe tient à rappeler que « l’AME est essentielle » pour toute la population puisqu’elle favorise « le diagnostic et la prise en charge de maladies transmissibles ou contagieuses ».
Ces associations soulignent par ailleurs que « l’AME équivaut à une part très faible des dépenses de l’Assurance maladie : 0,5%. Un budget particulièrement bien géré et maîtrisé, comme le montrent différents rapports menés par l’inspection générale des affaires sociales (IGAS) et l’inspection générale des finances (IGF) ».
Cependant, l’augmentation de ce budget (comme cette année notamment) est régulièrement déplorée. Pour les signataires, ces dérapages sont à mettre sur le compte de la politique migratoire : « la hausse du nombre de bénéficiaires de l’AME est une conséquence directe de la hausse des difficultés pour obtenir un titre de séjour. La politique migratoire menée par le gouvernement, loi Asile & Immigration en tête, est également responsable de la clandestinité à laquelle sont soumises les personnes sans papiers, les éloignant du soin et les poussant, d’ores et déjà, à une prise en charge plus tardive (et donc à des soins plus couteux) ».
Concernant par ailleurs l’argument qui verrait dans l’AME une «
pompe aspirante » de l’immigration pour reprendre les mots
malheureux de la patronne du Front national, ces organisations
rétorquent que « contrairement à certaines idées reçues (…)
l’Aide Médicale d’État n’est pas un motif de migration. Nos
associations rappellent que la méconnaissance du système et les
contraintes d’accès au dispositif sont telles que dire qu’il incite
à l’immigration est pure démagogie ! »
Frédéric Haroche