ECN 2019 : la répartition des postes était-elle pertinente ?

Paris, le jeudi 17 octobre 2019 – En Ile de France, la procédure de choix des internes de médecine générale pour le semestre d’hiver 2019 semble avoir conduit à une répartition des internes qui n’est pas en adéquation avec les besoins de fonctionnement des services de pédiatrie et d'urgences pédiatriques.

Dans ce contexte, une vingtaine de chefs de service de pédiatrie de la région s'alarment dans un communiqué transmis à l’Agence France Presse.

Black out le 4 novembre

« A la suite d'ouvertures de postes décidées sans concertation avec les représentants des services de pédiatrie d'Ile-de-France, la répartition des internes de médecine générale dans les différents services de pédiatrie de la région s'est faite sans tenir compte des besoins des hôpitaux, notamment ceux les plus éloignés du centre de Paris ».

« Beaucoup de stages ont été ouverts à Paris et dans la petite couronne, où les internes se sont répartis, délaissant les hôpitaux de la grande couronne ».

Au total 168 postes d'interne de médecine générale seraient « non pourvus dans des services de pédiatrie alors que le semestre d'hiver est le plus chargé en raison des épidémies hivernales (bronchiolites, grippes, gastro-entérites) ».

Or, ces services sont « déjà pénalisés par le manque de pédiatres dû à une démographie défavorable et au manque d'attractivité des carrières hospitalières ». En conséquence, « plusieurs services ne seront pas en mesure d'assurer l'accueil des urgences pédiatriques 24h/24 à partir du 4 novembre ».

Aussi interpellent-ils le gouvernement et plus encore le ministre de la Santé pour qu’ils prennent leur responsabilité et qu’ils interviennent afin de « trouver une solution rapide à cette crise sans précédent ».

La problématique a d’ailleurs fait l’objet d’une réunion de crise à l’ARS (Agence régionale de santé) d’Ile de France, durant laquelle « plusieurs pistes de solutions ont été identifiées. Elles reposent sur l’organisation d’une réponse globale à l’échelle des groupements hospitaliers de territoire avec l’appui de l’AP-HP » et sur la solidarité entre services...

Une situation qui n’est pas sans rappeler celle des urgences de l'hôpital de Mulhouse et qui sème le doute sur la pertinence de la répartition des postes d’internes.

A Mulhouse, la crise qui a duré pendant plusieurs semaines et a été marquée par des arrêts-maladies groupés, a en effet été résolue par l’ouverture de onze postes d’internes supplémentaires (dont huit de médecine générale) en novembre par le biais d’un addenda à la procédure de choix, accepté par l’ARS Grand Est.

Reste à savoir quels services seront lésés par ces nouvelles répartitions…

X.B.

Copyright © http://www.jim.fr

Réagir

Vos réactions (1)

  • Ouverture du numerus clausus...pour quoi faire ?

    Le 20 octobre 2019

    On ouvre le numerus clausus pendant que sciemment on dégarnit des postes de pédiatrie importants, et des postes d'ophtalmo qu'on diminue (délai d'attente pour une Cs : plusieurs mois partout, voire...1 an, mais 10 internes en moins). C'est une façon comme une autre d'obliger les hôpitaux déjà les plus en souffrance à recruter des médecins formés hors de France. Une logique...dans tout ça? Il faut sans doute, une fois de plus, être énarque pour la comprendre…

    Dr Astrid Wilk

Réagir à cet article