Mauvaise répartition des postes d’internes : de la pénurie au « grand n’importe quoi »
Paris, le jeudi 17 octobre 2019 – En Ile-de-France, la procédure de
choix des internes de médecine générale pour le semestre d’hiver
2019 avait conduit à une répartition des internes qui ne
correspondait pas aux besoins de fonctionnement des services de
pédiatrie et d'urgences pédiatriques. Dans ce contexte, une
vingtaine de chefs de service de la région « déjà pénalisés par
le manque de pédiatres dû à une démographie défavorable et au
manque d'attractivité des carrières hospitalières »
s'alarmaient dans un communiqué et prévoyaient une crise sanitaire
si rien n’était fait pour corriger le tir avant le début des stages
le 6 novembre.
Pour sortir de l’ornière, l’ARS (Agence régionale de santé) a
accepté de revoir sa copie et s’est penchée sur « une approche
territoriale visant à organiser la mutualisation des ressources
entre établissements » mais aussi sur la « conformité
juridique de l’intégralité de la procédure de choix ».
Les internes n’étant pas censés être indispensables au
fonctionnement des services, impossible de relancer la
procédure de choix pour un "simple" « motif sanitaire ».
Aussi, l'ARS avait été jusqu’à imaginer proposer 500 euros de prime
mensuelle aux internes qui accepteraient de rejoindre un service en
sous-effectif.
Indignés et affligés
Mais, miracle, l’ARS annonce qu’il « est apparu (…) qu’un
interne avait pu choisir un poste alors qu’il avait d’ores et déjà
validé ses six semestres d’internat de médecine générale. Le choix
de ce poste, intervenu au tout début de la procédure et ayant
mécaniquement privé un autre interne de cette possibilité, est
constitutif d’une atteinte au principe d’égalité, justifiant la
relance de la procédure de choix des 490 internes de médecine
générale ».
Ainsi une nouvelle procédure sera organisée en Ile de France
dans les tous prochains jours afin que les services de pédiatrie
des hôpitaux de petite et grande couronne disposent d’un plus grand
nombre d’internes.
Une annonce très mal reçue par les principaux concernés.
Syndiqués ou non, sur les réseaux sociaux ils dénoncent un «
manque de respect », « du grand n'importe quoi » ou
encore « une honte ».
Le SRP-IMG (Syndicat représentatif parisien des internes de
médecine générale) enfonce le clou et résume : « Nous sommes (…)
indignés et affligés ».
" Les internes n’étant pas censés être indispensables au fonctionnement des services..."
Le 23 octobre 2019
Et depuis quand cette ineptie ?...
L'Interne, seul destiné à devenir : Assistant, puis éventuellement PH, voire Chef de Service...
Cela ne suffit-il pas à cette contre-démonstration ?
Dr Frédéric Lascoutounax
Prévisible dès le texte de loi connu
Le 24 octobre 2019
Comment peut on arriver à une telle situation alors qu'il y a 2 réunions (la CEBF + la COP) pour définir les besoins, tenir compte des effectifs et des nouvelles maquettes de formation imposée par la dernière réforme ?
Ce problème était très prévisible dès que le texte de loi de la réforme est sortie. Le problème existe sur l'ensemble de la France, et il a fallu répartir la pénurie. C'est dans ces réunions que l'on doit faire des arbitrages et de toute façon avec le coefficient d'inadéquation, il y aura toujours un risque de service non choisi.
Dr A. Pénicaud Védrine
Indispensables c'est un problème@lascoutounax
Le 27 octobre 2019
Tout à fait ! Et avant d'être interne il était externe, et avant il était en P2, et avant en P1 et avant même il était probablement lycéen. Donc si on suit votre raisonnement on peut peut-être faire appel à des lycéens pour tenir les services non ? Non les internes ne doivent pas être indispensables pour faire tourner les services, les internes sont là pour être formés. Qu'ils soient utiles c'est évident, qu'ils soient indispensables c'est un problème.