
Pékin, le lundi 10 février 2020 - Comme chaque jour désormais,
les autorités chinoises ont fait le décompte du nombre d’infections
à 2019-nCoV. Au 10 février on a recensé 40 195 cas (376 dans le
reste du monde) en Chine continentale et 908 décès (deux dans le
reste du monde).
Le pic est-il derrière nous ?
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) observe que le
nombre de contaminations recensées quotidiennement en Chine
(environ 3000) se stabilise désormais, mais estime qu’il est trop
tôt pour conclure que l’épidémie a dépassé son pic.
« Nous enregistrons une période de stabilité de quatre
jours, où le nombre de cas rapportés n’a pas progressé. C’est une
bonne nouvelle et cela pourrait refléter l’impact des mesures de
contrôle », a ainsi déclaré le responsable des programmes
sanitaires d’urgence de l’OMS, Michael Ryan. « Nous ne voyons
peut-être que la partie émergée de l’iceberg » tempère
néanmoins le directeur général de l’OMS. Aussi, l’institution
internationale a-t-elle diligenté une enquête sanitaire en Chine
pour déterminer dans quelle mesure peut-on effectivement considérer
que le pic épidémique a été atteint.
Chez les chercheurs, le débat fait rage également.
Dans les colonnes du Huffington post, le Dr Isabelle Humbert
du laboratoire Architecture et fonction des macromolécules
biologiques du CNRS, estime ainsi qu’il y a tout lieu de se
réjouir.
« Ce nouveau coronavirus suit le même schéma que le SRAS.
Il a la même émergence, à la même époque, le même mode de
contamination par des animaux. Le pic de l’épidémie a été atteint
en janvier 2003 avant de se stabiliser en février, puis de baisser
et de disparaître entre les mois de mars et avril. Au vu de ce
schéma-là, je pense que la courbe de l’épidémie du 2019-nCoV ne va
pas remonter. Je pense qu’elle va stagner encore un peu, puis
baisser. D’ici un mois, un mois et demi il n’y aura plus de nouveau
cas » analyse-t-elle.
« Il serait bien que nous sachions combien de tests sont
effectués quotidiennement » souligne ainsi Neeltje van
Doremalen du NIH (National Institue of Health) quand Isaac
Bogoch, infectiologue et chercheur à Toronto dit attendre des «
données complémentaires d’une source alternative » pour
pouvoir se prononcer.
Un scepticisme accru par le fait que les Chinois ne pourront
être confinés indéfiniment et que la fin des vacances du nouvel an
lunaire pourrait correspondre à un regain de l’épidémie. Dès
aujourd’hui, d’ailleurs, la timide reprise d’activité constatée à
Pékin ou à Shanghai inquiète l’OMS elle-même.
Contamine à Contamine
En France, le week-end a été marqué par la détection de cinq
nouveaux cas dans la station de ski de Contamine-Montjoie où 46
personnes ont déjà été dépistées et où trois écoles ont été
fermées.
Les résultats des vingt-et-un premiers prélèvements se sont
révélés négatifs et vingt-cinq autres sont toujours en cours
d'analyse a annoncé dimanche soir le directeur général de la Santé,
Jérôme Salomon.
Par ailleurs, une trentaine de nouveaux rapatriés français en
provenance de Chine sont arrivés en milieu de journée par avion sur
la base militaire d'Istres. Ils resteront en quarantaine pendant 14
jours.
*Parti communiste chinois
X.B.