
Le délai a été court entre l’apparition à Wuhan des premiers
cas de pneumopathie d’origine inconnue et l’identification du virus
responsable, le SARS-CoV-2. Et quelques semaines ont suffi pour que
l’OMS qualifie la dissémination de Covid 19 (coronavirus
disease 2019) d’urgence sanitaire internationale.
Cependant, durant la première phase de l’épidémie, la
diversité des symptômes et des signes d’imagerie ainsi que celle de
la gravité au moment de la consultation, ont compliqué le
diagnostic.
Toux, fièvre et anomalies à l’imagerie
Le temps médian d’incubation est de 4 jours et l’âge médian
des patients est de 47 ans. Moins de 1 % avaient moins de 15 ans.
Environ 2 % ont eu un contact direct avec un animal sauvage, et les
trois quarts sont, soit des habitants de Wuhan, ou ont visité la
ville ou eu un contact direct avec un habitant. Les observations
suivantes ont confirmé la survenue de cas familiaux et de
transmission à partir de patients asymptomatiques.
Taux de décès de 1,4 %, plus faible que celui des statistiques officielles
Des anomalies sont présentes sur 86,2 % des scanners réalisés
au moment de l’admission. Il s’agit le plus souvent d’opacités en
verre dépoli (56,4 %) ou d’opacités irrégulières bilatérales (51,8
%). Seulement 3 % des patients avec une forme grave n’ont aucun
signe radiologique ou scannographique, contre 18 % de ceux ayant
une forme non sévère. Enfin, 83,2 % des patients présentent une
lymphocytopénie, 36,2 % une thrombocytopénie et 33,7 % une
leucopénie. Une élévation de la C-reactive protéine est présente
chez la majorité d’entre eux. Ces anomalies sont plus importantes
dans les formes sévères.
Un risque de méconnaître certains cas si l’on se focalise sur la fièvre
Au moment de l’admission, 91 % des patients ont reçu le
diagnostic de pneumopathie, 3,4 % celui de détresse respiratoire
aigüe et 1 % celui de choc.
Environ 6 personnes sur 10 ont été placées sous
antibiothérapie intraveineuse, 4 sur 10 sous oseltamivir et une
corticothérapie a été donnée à 2 patients sur 10, plus souvent chez
les malades gravement atteints. La durée médiane d’hospitalisation
est de 12 jours.
Dr Roseline Péluchon