La délicate préparation de la sortie du confinement
Paris, le mercredi 1er avril 2020 – Le
Conseil scientifique mis en place pour guider l’exécutif dans sa
réponse face à l’épidémie de Covid-19 prépare déjà depuis plusieurs
jours et de plus en plus activement la sortie du confinement, même
s’il n’est pas envisagé avant plusieurs semaines. Il s’agit d’un
sujet particulière complexe.
Attendre la baisse du nombre d’hospitalisations
La première question qui préoccupe tant l’ensemble des
Français que les professionnels de santé et les experts concerne la
date de cette sortie. On le sait, les annonces successives des
politiques n’offrent aucune certitude. En tout état de cause,
on ne peut envisager un assouplissement progressif des mesures
strictes de distanciation sociale que « lorsqu’on sera dans la
pente descendante du nombre d’hospitalisations » remarque Yves
Coppieters, épidémiologiste à l’École de santé publique de
l’Université libre de Bruxelles, cité par le Journal du
Dimanche. Par ailleurs, pour chaque pays, l’appréciation du
niveau de diminution à atteindre pour envisager un allégement des
mesures dépend de ses capacités hospitalières et de
réanimation.
Connaître les caractéristiques de la réponse
immunologique
La constatation d’une diminution des nouvelles admissions
hospitalières n’est qu’une première étape. En effet, le confinement
strict choisi par la majorité des pays du monde retarde le
développement d’une immunité collective, faisant du déconfinement
une période à risque d’explosion des nouvelles contaminations.
Aussi, est-il indispensable de préparer un déconfinement
progressif. L’outil indispensable pour organiser la fin du
confinement est le dépistage et plus certainement la recherche
sérologique des anticorps. On le sait, de nombreux tests sont à
l’étude et certains ont déjà été évalués cliniquement, comme nous
l’évoquions dans nos colonnes hier. « Nous espérons les
expérimenter de manière solide dans les prochains jours à
prochaines semaines » a détaillé le ministre de la Santé
Olivier Véran la semaine dernière. Différents obstacles possibles
doivent cependant être pris en considération. D’abord, on ignore
avec précision les mécanismes des réponses immunitaires face à
SARS-CoV-2 ; ils sont l’objet d’études d’équipes du monde en entier
et notamment de l’Institut Pasteur. « Une cohorte de personnes
présentant une infection documentée devrait être surveillée afin de
déterminer le délai de séroconversion et de préciser les
caractéristiques de la réponse immunologique humaine au virus »
insiste l’Office parlementaire et d’évaluation des choix
scientifiques et techniques (OPECST) dans une note publiée le 27
mars.
Éviter la pénurie de tests
Par ailleurs à l’instar de ce qui prévaut aujourd’hui pour les
tests de dépistage par PCR, la question du nombre de tests
sérologiques disponibles sera posée de manière cruciale, d’autant
plus que dans ce domaine encore, la demande est extrêmement forte
sur l’ensemble de la planète. Déjà, les entreprises françaises
potentiellement concernées ont commencé à se préparer à des
productions importantes. « Il va falloir se positionner pour
sécuriser un certain nombre de tests une fois qu'ils ont été
validés. C'est tout ce qu'on est en train de faire actuellement
» insiste l’épidémiologiste Arnaud Fontanet sur RTL. La stratégie
de dépistage doit en effet concerner la plus large part de la
population possible, même si dans un premier temps les
professionnels de santé et les personnes à risques seront
probablement les premiers concernés. L’OPECST suggère : « Les
personnes suspectées d'être exposées, en particulier les
professionnels de santé, doivent être testées car des titres élevés
d'anticorps signifient probablement qu'elles ne risquent plus de
contracter ou de propager la maladie et peuvent de ce fait être
affectées ou réaffectées dans des zones à haut risque. Il est
également important d’évaluer la part de la population générale
exposée au virus, pour mieux prédire l’impact d’une deuxième vague
épidémique. Ces tests pourraient être réalisés sur les dons de sang
prélevés par l’EFS ».
Traçage : sujet à risque
Le test est un outil indispensable, mais qui doit être couplé
à des stratégies précises de déconfinement. Sur ce point, les
questions sont également nombreuses. Faut-il envisager que les
personnes "immunisées" puissent prioritairement sortir du
confinement, ce qui permettrait d’espérer une relance partielle de
l’économie ? C’est la piste étudiée par des épidémiologistes
allemands et britanniques, qui s’intéressent à la possibilité de
délivrer des « passeports d’immunité ». « Ceux qui sont
immunisés pourraient se voir délivrer une sorte de carte de «
vaccination » qui leur permettrait par exemple de se soustraire aux
restrictions de leur activité » explique Gerard Krause,
épidémiologiste allemand, cité par le Guardian. Le recours
aux outils de traçage et de géolocalisation qui ont fait le succès
de la stratégie déployée par la Corée du Sud est également à
l’étude. L’utilisation de ces dispositifs doit permettre de
faciliter l’isolement des personnes malades ; cependant, on le
sait, la Commission nationale informatique et liberté a déjà mis en
garde contre tout risque de dérive quant à l’utilisation des
données personnelles.
Pas de retour à une vie normale avant six mois
En tout état de cause, l’ensemble des spécialistes s’accordent pour
affirmer que le déconfinement devra être progressif, avec une
réouverture par étape des établissements et une autorisation au fur
et à mesure des rassemblements. « L'exemple de la Chine montre
qu'il faudra un déconfinement progressif » note ainsi
Christophe d'Enfert de l'Institut Pasteur, interrogé par RTL. Les
experts britanniques évaluent pour leur part qu’un retour total à
la normal ne peut être envisagé avant une période de six mois,
marquée par deux à trois mois de confinement strict, puis un temps
similaire de déconfinement progressif, couplant à la fois des
mesures de restriction pour les personnes malades et à risque et
des levées partielles des interdictions des situations à
risque.
Des animaux de compagnie en période de confinement et de dé-confinement
Le 02 avril 2020
Je n'ai rien lu sur ce site, concernant le dossier One health : https://fr.wikipedia.org/wiki/One_Health " Les services de santé publique et les services vétérinaires doivent travailler ensemble en utilisant une approche "Une seule santé" pour partager les informations et effectuer une évaluation des risques lorsqu'une personne atteinte de COVID-19 déclare être en contact avec des animaux de compagnie ou autres." ... Surveillance et événements chez les animaux
Les Pays membres de l’OIE tiennent l’OIE informée des investigations ou résultats d’investigations chez les animaux :