
Elles ont toutes accouché au 3ème trimestre de leur
grossesse par césarienne, dans une salle à pression négative ; lors
de la naissance, elles portaient un masque et n'ont pas eu de
contact avec leur enfant, qui a été immédiatement
isolé.
Deux nouveau-nés avaient donc des IgG et des IgM
anti-SARS-CoV-2 aux taux suivants :
cas n°2 : IgG = 113,9 et IgM = 16,25 AU/mL (mère : IgG =
117,37 et IgM = 236,6 AU/mL).
Transmission plutôt qu’infection
Les IgG maternelles sont transmises au fœtus de manière passive à travers le placenta, mais les IgM ne sont normalement pas transmises du fait de leur trop grande taille. On ne sait pas dans cette observation si les placentas présentaient des anomalies. Ces IgM pourraient être le témoin d'une infection du fœtus par le SARS-CoV-2.C'est le second article qui rapporte la présence d'IgM anti SARS-CoV-2 chez des nouveau-nés de femmes atteintes de Covid 19, alors que la recherche virale par RT-PCR est négative et qu'ils n'ont aucun symptôme de l'infection. La première publication ne portait que sur un seul cas. Dans ces trois cas, la présence d'IgM nous conduit à nous interroger sur l'existence d'une transmission materno-fœtale du SARS-CoV-2, même si elle ne la prouve pas.
La plupart des diagnostics d'infections congénitales ne sont
pas établis sur les tests de détection d'IgM, car ceux-ci peuvent
présenter de fausses positivités dues à des réactivités
croisées.
Les tests de détection des IgM ont une sensibilité et une
spécificité variables selon les différentes pathologies, et sont
moins fiables que les tests de diagnostic moléculaire en
PCR.
De plus, la cinétique des IgM dans la
1ère étude montrait une diminution
particulièrement rapide, inhabituelle dans les infections
congénitales : 45,85 AU/mL à 2 heures de vie et 11,75 AU/mL au
14ème jour, pour un seuil de positivité à
10 AU/mL.
Dr Catherine Vicariot