
Paris, le mercredi 15 juillet 2020 - Un arrêté publié au Journal Officiel le 11 juillet donne la possibilité aux pharmaciens d’officine de réaliser des tests rapides d’orientation diagnostique (TROD) de détection des anticorps dirigés contre le SARS-CoV-2.
Dans un communiqué commun, l’Ordre des médecins, des syndicats de médecins (CSMF, MG France, FMF et SML) et de biologistes médicaux, ainsi que des sociétés savantes (Collège de médecine générale et Société de pathologie infectieuse de langue française notamment) s’insurgent contre cette décision gouvernementale.
Ces organisations rappellent notamment que l’information devant accompagner le résultat du TROD est particulièrement délicate et que « sa compréhension insuffisante pourrait être la cause d’une sensation de sécurité infondée pouvant conduire à une baisse "d’autoprotection" en cas de positivité » ou à une « baisse de protection de l’entourage en cas de négativité qui ne garantit pas l’absence de contagiosité ».
Elles estiment en outre que ces TROD ne permettront pas d’affiner les données épidémiologiques sur la Covid-19 en France et qu’ils risquent même d’en détériorer la qualité, puisque « contrairement aux tests virologiques et sérologiques réalisés dans les laboratoires d’analyse médicale, dont les résultats positifs sont automatiquement transmis au médecin prescripteur et au système d’information national SIDEP, les résultats des TRODs réalisés par les médecins dans le cadre ambulatoire ou les pharmaciens officinaux ne sont pas colligés ni exploités sur le plan épidémiologique ».
Enfin, en tout état de cause, ils jugent que ces TROD ne répondent à aucun besoin, le maillage territorial des laboratoires d’analyses étant satisfaisant.
X.B.