Covid–19 : le vaccin d’Oxford est efficace et bien toléré chez les adultes âgés !
Tous impatients (du moins 1 Français sur 2) d’avoir des vaccins
efficaces et sûrs pour nous aider à sortir de ce cauchemar éveillé.
Or, avoir des résultats, c'est disposer des données disponibles et
précises que les scientifiques peuvent voir, analyser, comparer et
critiquer et rêver au-delà des communiqués de presse qui nous
abreuvent de pourcentages d'efficacité émanant d’études encore en
phases intermédiaires. Chacun de ces candidats vaccins aura ses
caractéristiques d'efficacité, de durée, de protection et d’effets
secondaires. Sachons raison garder, sauf à alimenter le complotisme
ambiant contre les big pharma.
Une injonction contradictoire
D’un côté, les personnes âgées (≥ 70 ans) courent un risque accru
de forme grave et de décès par la Covid-19 et sont donc
prioritaires pour la vaccination ; de l’autre l'immunogénicité des
vaccins est souvent amoindrie chez elles en raison de
l'immunosénescence. L’immunogénicité d'un nouveau vaccin à
adénovirus de chimpanzé - ChAdOx1 nCoV-19 – (AstraZeneca) a déjà
été confirmée chez les jeunes adultes. Il ne restait plus qu’à
décrire sa sécurité et son immunogénicité chez un plus grand nombre
de participants, y compris les adultes âgés de 70 ans et
plus.
Un vaccin Brexit pour les vieux de la vieille
Europe
Dans cette phase 2 d'un essai de phase 2/3 en simple aveugle,
randomisé et contrôlé (COV002), des personnes en bonne santé âgés
d’au moins 18 ans ont été incluses selon une méthode d'escalade par
âge, dans les sous-groupes d'immunogénicité 18-55 ans, 56-69 ans et
70 ans et plus.
Les participants étaient éligibles s'ils ne présentaient pas
de comorbidités médicales graves ou non contrôlées ou un score de
fragilité élevé (s'ils étaient âgés de ≥ 65 ans).
Tout d'abord, les participants ont été recrutés dans une cohorte «
à faible dose » et, dans chaque groupe d'âge, ont été répartis au
hasard pour recevoir soit le vaccin (2,2×10¹⁰ particules virales)
par voie intramusculaire, soit le vaccin témoin MenACWY (vaccin
tétravalent contre les méningites), en utilisant une randomisation
par blocs et en les stratifiant par âge, par groupe de doses et par
site d'étude, selon les ratios suivants : dans le groupe des 18-55
ans, 1 : 1 pour deux doses de vaccin ou deux doses de MenACWY ;
dans le groupe des 56-69 ans, 3:1:3:1 pour une dose de vaccin, une
dose de MenACWY, deux doses de vaccin ou deux doses de MenACWY ; et
dans le groupe des 70 ans et plus, 5:1:5:1 à une dose de vaccin,
une dose de MenACWY, deux doses de vaccin, ou deux doses de
MenACWY.
Les doses de stimulation (prime-booster) ont été administrés à 28
jours d'intervalle. Les participants ont ensuite été recrutés dans
la cohorte à dose standard (3,5 – 6,5×10¹⁰ particules virales de
ChAdOx1 nCoV-19) et les mêmes procédures de randomisation ont été
suivies, sauf que le groupe des 18-55 ans a été assigné dans un
rapport 5:1 à deux doses de ChAdOx1 nCoV-19 ou à deux doses de
MenACWY. Les participants et les enquêteurs, mais pas le personnel
qui administrait le vaccin, ont été « masqués » lors de
l'attribution du vaccin.
Objectif : les plus de 55 ans
Les objectifs spécifiques de ce rapport intermédiaire étaient
d'évaluer la sécurité et l'immunogénicité humorale et cellulaire
d'un schéma à dose unique et à deux doses chez les adultes âgés de
plus de 55 ans. Les réponses humorales au départ et après chaque
vaccination jusqu'à un an après le rappel ont été et seront
évaluées au moyen d'un test ELISA maison standardisé, d'un dosage
immunologique multiplex et d'un test de microneutilisation du
SARS-CoV-2 (MNA80). Les réponses cellulaires ont été évaluées à
l'aide d'un test immuno-enzymatique IFN-γ ex-vivo.
Grand classique en matière d’essai vaccinal, les objectifs
principaux de l'essai étaient l'efficacité (mesurée par le nombre
de cas de Covid-19 symptomatiques et virologiquement confirmés), et
la sécurité (mesurée par la survenue d'événements indésirables
graves).
Voici les résultats préliminaires en matière d’innocuité, de
réactogénicité et de réponses immunitaires cellulaires et
humorales.
Entre le 30 mai et le 8 août 2020, 560 participants ont été enrôlés
: 160 âgés de 18 à 55 ans (100 affectés à ChAdOx1 nCoV-19, 60
affectés à MenACWY), 160 âgés de 56 à 69 ans (120 affectés au
vaccin : 40 affectés à MenACWY), et 240 âgés de 70 ans et plus (200
affectés au vaccin : 40 affectés à MenACWY). Sept participants
n'ont pas reçu la dose de rappel de leur protocole à deux doses, un
participant a reçu le mauvais vaccin et trois ont été exclus des
analyses d'immunogénicité en raison d'échantillons mal
étiquetés.
Moins de réactions indésirables chez les plus de 55
ans
Deux cent quatre-vingt (50 %) des 552 participants analysables
étaient des femmes. Les réactions locales et systémiques ont été
plus fréquentes chez ceux ayant reçu le vaccin que chez ceux ayant
reçu le vaccin témoin, et de nature similaire à celles précédemment
rapportées (douleur au point d'injection, sensation de fièvre,
douleurs musculaires, maux de tête). Toutefois, elles ont été moins
fréquentes chez les adultes plus âgés (âgés de ≥ 56 ans) que chez
les jeunes adultes. Chez les personnes ayant reçu deux doses
standard de vaccin, des réactions locales ont été signalées après
la première vaccination chez 43 (88 %) des 49 participants du
groupe des 18-55 ans, 22 (73 %) des 30 participants du groupe des
56-69 ans et 30 (61 %) des 49 participants du groupe des 70 ans et
plus, et des réactions systémiques chez 42 (86 %) des participants
du groupe des 18-55 ans, 23 (77 %) du groupe des 56-69 ans et 32
(65 %) du groupe des 70 ans et plus. Au 26 octobre 2020, 13
événements indésirables graves avaient été rapportés, dont aucun
n'a été considéré comme lié à l'un ou l'autre des vaccins
étudiés.
Une bonne réponse immunitaire y compris chez les
seniors
Chez les participants ayant reçu deux doses de vaccin, les
réponses médianes des IgG anti-SARS-CoV-2, 28 jours après la dose
de rappel étaient similaires dans les trois cohortes d'âge (groupes
à dose standard : 18 - 55 ans, 20 713 unités arbitraires [AU]/mL
[IQR 13 898 – 33 550], n = 39 ; 56 - 69 ans, 16 170 AU/mL [10 233 –
40 353], n = 26 ; et ≥ 70 ans 1 7561 AU/mL [9 705-37 796], n = 47 ;
p = 0-68).
Après une dose de rappel, les titres d'anticorps neutralisants ont
été similaires dans tous les groupes d'âge (médiane du MNA80 à J42
dans les groupes à dose standard : 18 - 55 ans, 193 [IQR 113 -
238], n = 39 ; 56 - 69 ans, 144 [119 - 347], n = 20 ; et ≥ 70 ans,
161 [73 - 323], n = 47 ; p = 0 - 40). Quatorze jours après la dose
de rappel, 208 (> 99 %) des 209 participants ayant reçu la dose
de rappel présentaient des réponses d'anticorps neutralisants. Les
réponses des cellules T ont atteint un pic au 14ème jour après une
dose standard unique de vaccin (18 - 55 ans : médiane de 1 187
cellules formant taches [SFC] par million de cellules
mononucléaires du sang périphérique [IQR 841 – 2 428], n = 24 ; 56
- 69 ans : 797 SFC [383 – 1 817], n = 29 ; et ≥ 70 ans : 977 SFC
[458 - 1914], n = 48) .
Senior.e.s mes frères et mes sœurs : à suivre avec grand
intérêt
Le vaccin ChAdOx1 nCoV-19 semble être mieux toléré chez les adultes
âgés que chez les jeunes adultes et présente une immunogénicité
similaire dans toutes les tranches d'âge après une dose de rappel.
Une évaluation plus approfondie de l'efficacité de ce vaccin est
justifiée dans toutes les tranches d'âge et chez les personnes
présentant des comorbidités.
Un peu surpris par ce compte rendu : un vaccin qui a des effets secondaires locaux et systémique sur plus du 3/4 des patients, et même plus de 85% chez les jeunes, c'est "bien toléré"? Dans le Vidal, les effets indésirables "très fréquents" c'est 10% et plus J'ai du louper un épisode...
Dr Gregory Smith
Placebo ?
Le 24 novembre 2020
Donc le vaccin contre la méningite a été utilisé comme placebo ?!? Il n’y a que moi qui suis surprise ? Je croyais que le placebo était un produit neutre. Pourquoi est-ce ce vaccin qui a été utilisé pour prouver l’efficacité du vaccin anti Covid ? Quelle est son action sur l’immunité ?
Anne Chassefaire (SF)
Quel type de vaccin?
Le 27 novembre 2020
Pardon, mais j'ai une question qui me taraude à propos des vaccins et je n'ai pas trouvé de réponse... Si j'ai bien saisi ce vaccin se sert d'un adenovirus de chimpanzé comme vecteur. Un vaccin fait à partir d'un virus tué ou atténué fait fabriquer par l'immunité humorale (on ne sait pas encore ce qu'il en est de l'immunité cellulaire) des anticorps dirigés contre la protéine S et contre la capside. Mais un vaccin à ARN (dont le but est de faire fabriquer la protéine S contre laquelle notre immunité va faire des anticorps) enveloppé dans une capsule lipidique peut, a priori, pénétrer dans n'importe quelle cellule (poumon, coeur, SNC) qui va produire cette protéine S. Alors est-il possible que les anticorps s'attaquent à ces cellules et conduisent à des maladies de type auto-immunes dans les mois qui viennent ? Ou bien mon raisonnement est-il faux? Je n'ai trouvé aucun spécialiste capable de me répondre... Donc je prendrai le vaccin "à l'ancienne".