Accélération de la campagne de vaccination sur fond de révélations croustillantes
Paris, le mercredi 6 janvier 2021 – Les annonces d’Olivier
Véran, ministre de la Santé, lundi et plus encore hier quant à la
volonté du gouvernement d’accélérer la campagne vaccinale, ont su
rasséréner les plus inquiets et ceux qui vivaient comme une
humiliation la situation française, tandis que ce 5 janvier dix
fois plus de personnes ont été vaccinées en une journée que
l’ensemble de celles protégées depuis le 27 décembre.
Des conseils éclairés
Cependant ce sursaut tant attendu n’amoindrit pas totalement
le sentiment d’incrédulité qui saisit un grand nombre
d’observateurs à la lecture des révélations ce matin du Canard
Enchaîné. L’hebdomadaire satirique raconte en effet comment le
23 décembre plusieurs des participants à une visioconférence
organisée par le ministère de la Santé concernant la campagne de
vaccination ont été surpris de voir intervenir un inconnu, non
présenté par Olivier Véran. Il s’agissait d’un responsable de la
filiale française du cabinet de conseil McKinsey, Maël de Calan,
chargé d’exposer les différents aspects logistiques de la campagne…
une agence, dont on espère pour elle qu’elle a été correctement
honorée et qui ne semble pourtant pas avoir su mettre en garde le
gouvernement quant aux effets contre-productifs de sa trop grande
prudence (pour ne pas dire pusillanimité), alors que déjà certains
élus locaux, pour leur part bien moins certainement sollicités,
commençaient à s’impatienter !
Or, ce cabinet de conseil n’était pas le seul à épauler l’exécutif.
Europe 1 indique à son tour que l’État, décidément peu confiant
dans sa pléthorique administration qui compte pourtant de
nombreuses personnes de qualité (et dûment mensualisées pour mener
de telles réflexions) s’est également adjoint les services du
cabinet PricewaterhouseCoopers. Ce dernier se serait plus
certainement consacré à une question sensible, le risque de pénurie
de seringues.
Des peurs multiples
Cette préoccupation témoigne qu’outre la peur des antivaccins,
outre le désir peut-être obsédant de ne pas connaître de fronde des
médecins libéraux auxquels était prêté peut-être de façon un peu
exagéré un tyrannique refus de revivre la campagne de vaccination
contre la grippe H1N1 pdm 2009 (même si l’insuccès de cette
dernière est probablement au moins autant due à la faible gravité
du virus alors en circulation), les craintes de l’exécutif
concernent également la pénurie de matériels et de doses. Beaucoup
ne s’en cachaient d’ailleurs pas.
Ainsi, comme le signale le journaliste Vincent Glad, le
professeur Alain Fischer notait lors d’une audition parlementaire
le 10 décembre : « Autre mot clé : la progression qui est
contrainte par l’approvisionnement en vaccins. Ça tombe bien je
trouve. Il est sage de vacciner par palier un nombre croissant de
personnes ».
Nouvelles commandes
Si les débuts ont trop parfaitement respecté cette ligne, évitant
de façon magistrale tout risque de pénurie, néanmoins avec
l’accélération souhaitée (qui nécessite de vacciner plus de 35 000
personnes par jour, ce qui n’est nullement impossible comme le
démontrent les campagnes annuelles de vaccination contre la
grippe), ce danger est plus réel. Les commandes jusqu’alors passées
peuvent en effet faire redouter des difficultés pour mener à bien
les deux premières phases du programme vaccinal de façon rapide.
Néanmoins, les négociations actuelles de l’Europe avec
Pfizer/BioNTech pour une commande de 300 millions de doses
supplémentaires confirment (si ce n’est que l’approvisionnement
n’est pas daté) que des solutions pourraient être trouvées.
Une armée à mobiliser
La pénurie de seringues ou de doses ne sont pas les seuls freins
possibles. La disponibilité des professionnels est également
importante alors que déjà certains représentants de médecins
libéraux ont signalé qu’ils étaient très sollicités (même si
l’allègement de la consultation vaccinale représente un obstacle en
moins et si les épidémies hivernales outre la Covid sont très
discrètes). Dans ce cadre, le ministre de la Santé a promis que
d’autres professionnels seraient très rapidement autorisés à
réaliser seuls les injections (ou avec une supervision médicale
plus éloignée) : les infirmières mais aussi les pharmaciens
pourraient ainsi être concernés. On sait également que les équipes
de SOS médecins se tiennent prêtes, tandis que les personnels de
laboratoires d’analyse, qui jouissent d’une expérience certaine,
ont également proposé leurs services (sans pour l’instant obtenir
de réponses !).
Fini le temps des concertations
Enfin concernant les locaux, les fameux centres de proximité de
vaccination (puisque le terme de vaccinodromes reste honni), des
instructions ont été données aux préfets pour qu’ils désignent les
équipements qui pourraient être rapidement mobilisés. Enfin la
vitesse supérieure semble activée, quand le 31 décembre, Jérôme
Salomon patron de la DGS en était encore à annoncer aux acteurs «
des concertations dans le cadre des cellules territoriales »
pour « procéder à un élargissement de l’offre de lieux de
vaccination ».
Vaccins ou seringues ou aiguilles? Que manque-t-il? Encore un scandale? J'ai un stock de seringues et d'aiguilles... mais périmées, mais en bon état, bien conservées! Que dois en faire? les détruire? les donner à l'ARS? Les vendre au black? On va encore en apprendre!
Dr Jean-Paul Vasse
Logistique
Le 06 janvier 2021
Comment approvisionner les Médecins de ville, infirmières, etc en un produit qui se conserve à -70°? Comment organiser au cabinet des séances de vaccination à 5 patients en respectant les "mesures barrières", contenance d'un flacon de vaccin; les cabinets conseils mandatés par nos élites ont ils la réponse à ces problèmes pratiques?
Dr Daniel Muller
Cabinets de conseil
Le 06 janvier 2021
Je serais curieux de connaître les honoraires de ces Cabinets de Conseil, qui doivent forcément être très pointus en logistique et en thérapie vaccinale...Je me demande vraiment à quoi servent les hommes politiques et le personnel ministériel français...peut-être à pas grand chose finalement.