
Madrid, le vendredi 19 mars – Le Parlement espagnol a
définitivement adopté la loi autorisant l’euthanasie. Un vote qui
intervient quelques jours après que le Tribunal Constitutionnel
portugais ait censuré une loi similaire.
Une clause de conscience pour les médecins espagnols
Dans le détail, tout citoyen ou résident espagnol qui souffre
d’une « maladie grave ou incurable » ou de « douleurs
chroniques le plaçant dans une situation d’incapacité » pourra
demander à être euthanasié ou à bénéficier d’une assistance
médicale au suicide. La majorité socialiste, qui a porté le texte,
a insisté sur les nombreux garde-fous mis en place. Ainsi,
contrairement à ce qu’il en est en Belgique et aux Pays-Bas,
l’euthanasie est réservée aux personnes majeures. Le patient devra
formuler sa demander d’euthanasie à quatre reprises et recevoir
l’avis favorable de plusieurs médecins et d’une commission
d’évaluation : le processus prendra un mois minimum. Face aux
réticences de nombreux soignants, les médecins bénéficieront d’une
clause de conscience.
L’adoption de ce texte met fin, de façon sans doute
définitive, à un débat qui divise l’Espagne depuis des décennies.
Les problèmes liés à la fin de vie ont été mis en lumière pour la
première fois par la mort de Ramon Sampedro par suicide assisté en
1998, une histoire adaptée au cinéma en 2004 dans le film Mar
Adentro. Selon les sondages, 85 % des Espagnols sont favorables à
la légalisation de l’euthanasie.
La loi sur l’euthanasie jugée inconstitutionnel au Portugal
Le Portugal voisin aurait dû prendre le même chemin que
l’Espagne, le Parlement local ayant adopté une loi légalisant
l’euthanasie le 29 janvier dernier. Mais la loi a été censurée par
le Tribunal constitutionnel ce lundi, par sept voix contre cinq. Le
Tribunal avait été saisi par le Président de la République Marcelo
de Sousa, fervent catholique et opposé à la légalisation de
l’euthanasie.
Nicolas Barbet